Éthique et transmission : un dialogue endo et exopsychique

         L’éthique exige un discours qui obéit aux règles épistémologiques - du grec épistémê (connaissance, science) et logos (discours).  Donc l'épistémologie est littéralement un discours sur la connaissance.

         L’épistémologie, terme d'origine anglaise, est attesté la première fois en 1856, et apparaît en 1906 dans un dictionnaire français comme ‘critique des sciences’ - discipline de remise en question de la connaissance et des méthodologies scientifiques.

         Relativement à ses deux étymons, ce terme signifie alors :  étude de la connaissance.  C'est-à-dire que ce que connaissance faire transmission que peut dialoguer sur un pied d’égalité avec les autres discours, la médicine, la psychologie, la rééducation…

         Chaque rencontre avec ceux qui souffrent est nouvelle et réclame de réinventer à chaque fois l'acte éducatif triple ancrage : 

-      l’éducation spécialisée ;

-      la formation ;

-      et la psychanalyse. 

         Construire un savoir sur cet acte éminemment humain, mais qui sans cesse nous échappe...  Dans un moment de l'histoire où l'on balaie sans honte, sous les stigmates de l'exclusion, des franges entières de nos concitoyens, il est plus qu'urgent pour les éducateurs de rappeler qu'ils sont les gardiens de valeurs d'humanité chez chacun.  Prenant position à partir d'une clinique du sujet, les éducateurs sont des passeurs.  Des passeurs d'hommes et de femmes vers des rives un peu plus vivables dans l'espace social...

         La transmission de la psychanalyse vers les éducateurs à partir de l’écoute dans le social offre la particularité de ne s’enseigner ni dans les livres ni à l’université, mais dans la confrontation assez longue et assez pénible à son propre inconscient.

         La psychanalyse est la seule approche épistémologique que place au centre de la pratique et de la réflexion théorique, le désir du sujet et se conditions d’émergence dans l’espace social, c'est-à-dire dans la parole et le langage.  Selon Lacan, il n’y a de clinique que du sujet.

         Prendre toujours et partout la position clinique comme incontournable, éjecte de fait un certain nombre de pratiques et de discours fondés sur la manipulation de l’autre.

         Travailler avec le sujet, c’est travailler au cas par cas, en écoutant les dires de chacun, et selon des modalités de rencontre à chaque fois renouvelées, mais dans les principes sont bien repérés, en opposition à toute tentative de traitement ou gestion massive des populations, idéologies de traitement et de manipulation de masse – tel les camps de la mort des nazis, de l’intégrisme musulman ou l’épuration ethnique pratiquée pour les Serbes.        La gestion sociale de masse ce qui fait l’essence de chaque sujet aboutit toujours, peu ou prou.  La position clinique débouche sur un positionnement politique, un choix de société.