Un service aux étrangers plus qu’administratif : lieu-carrefour

Le Service Recherches Migrants de la Croix Rouge Française, appelé simplement « le service » reçoit plus de 50 nationalités de divers continents, que s’articule avec la pluralité culturelle interne du collectif de bénévoles. 

            Un phénomène de socialisation (du grec, ‘ce qu’on voit’) s’opère au Service entre les bénévoles est du niveau religieux, des dialectes, des visions du monde et de l’être humain… c’est la socialisation. 

            Cette socialisation faite part, selon un modèle du psychanalyste anglais Winnicott, des phénomènes transitionnels.

            Pour Winnicott, l'intérêt de la théorie d'un objet transitionnel ne réside pas dans la présentation théorique du ‘doudou’ par exemple, mais bien évidemment dans le phénomène de transitionnalité sous-jacent.

            Au fond, qu'importe l'objet, ce qui intéresse le regard du psychanalyste demeure dans l'évolution ultérieure.  Le premier point d'importance concerne le transfert.  L'enfant ne fait pas le deuil de l'objet transitionnel — au sens de désinvestir progressivement — mais étend son intérêt pour le transitionnel à tous les domaines de la culture.  Au lieu d'un deuil, difficile processus de désinvestissement, on trouve l'extension d'un investissement qui visait un objet et qui vise ensuite l'art, la connaissance, etc.  Ce point amène Winnicott à jouer du transfert d'une manière très particulière, comme avec la petite Piggle.

            D'autre part, l'extension de la transitionnalité aux phénomènes culturels présente la culture sous l'aspect d'une sauvegarde contre l'angoisse de perdre l'objet.  Cette idée de la culture complète donc la théorisation d'une sublimation, d'une curiosité auparavant sexuelle, notions qui apportaient en effet assez peu de connaissances sur le comportement.     Un exercice d’apprentissage, permet l’intégration de l’individu à son groupe, existant en toutes sociétés humaines, et probablement aussi chez certaines espèces animales. 

            La définition que donne l’Unesco de la culture est la suivante :

            « La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social.  Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. »

            Au plan individuel, la culture est l’ensemble des connaissances acquises, l’instruction, le savoir d’un être humain.

            Au plan collectif, la culture représente également l’ensemble des structures sociales, religieuses, etc., et les comportements collectifs tels que les manifestations intellectuelles, artistiques, etc., qui caractérisent une société. Le mot société, désignant d'une manière générale un groupe de personnes ayant une forme de vie commune, est plus particulièrement utilisé (mais pas seulement) en sociologie et en droit avec des significations bien différentes…l'ensemble des individus vivant dans le cadre d'un pays ou plus largement appartenant à une civilisation donnée (Wikipédia, 2007).

            La culture comprend ainsi trois grands groupes de manifestations : 

-                                      L’art, l'ensemble des gestes précis concernant une pratique maîtrisée entre la science théorique et la pratique spontanée, autant pour l'art de la menuiserie que pour les Beaux-Arts.

-                                      Le langage - un ensemble de signes (vocaux, graphiques, tactiles, olfactifs, ...) Doté d'une sémantique, et le plus souvent d'une syntaxe (mais ce n'est pas systématique). Plus couramment, le langage est un moyen de communication.

-                                      La technique, du grec τέχνη, art, métier savoir-faire est une méthode.  La technique est souvent sous-estimée, mais c'est l'une des grandes composantes du savoir-faire artisanal et industriel.  Elle est le produit de l'ensemble de l'histoire de l'humanité, chaque peuple et chaque époque ayant apporté ses compétences.

            Par extension, en éthologie - étymologiquement « science des mœurs » (ethos :  « mœurs », logos :  « étude/science «]) ; il s'agit en fait de l'étude du comportement animal tel qu'il peut être observé en milieu naturel.  La culture animale désigne tout comportement, habitude, savoir, système de sens (en anthropologie qu’est une discipline des sciences humaines et des sciences naturelles qui étudie l’être humain sous tous ses aspects, sociaux, psychologiques, culturels, et physiques (anatomie, physiologie, pathologie, évolution) ce système de sens appris par un individu biologique, transmis socialement et non par héritage génétique de l’espèce à laquelle appartient cet individu. (Wikipédia, 2007)

            La culture se définit de cette manière et comme un ensemble de connaissances transmis par des systèmes de croyance, par le raisonnement ou l’expérimentation, qui la développent au sein du comportement humain en relation avec la nature et le monde environnant. Elle comprend ainsi tout ce qui est considéré comme acquisition de l’espèce, indépendamment de son héritage instinctif, considéré comme naturel et inné.  Ce mot reçoit alors des définitions différentes selon le contexte auquel on se réfère. (Wikipédia, 2007)

            Le contexte du Service exige objectivité, étant donné le volume et la diversité du public que parfois arrive à environ 200 personnes par jour entre plus de 50 nationalités, plusieurs idiomes et dialectes.  Ce sont des tensions dans la population demandant dû à hétérogénéité des conditions de vie de chacun dont certains ont subi des arrestations, vivent en foyers parfois surpeuplés, autres dans la rue, etc.       

            Ces êtres humains sont issus de contextes différents comme les dictatures, les crises économiques, les catastrophes naturelles, les épidémies comme le sida, les violences domestiques parmi elles les mariages forcés, les disputes d’héritage, homophobie, etc.

            Les déplacements vers une demande d’asile sont aussi dynamisés pour le chômage structurel mondial parmi d’autres facteurs socio-économiques et culturels que détermine la population de demandeurs ; sans oublier les réalités spécifiques comme les femmes, gitans/roms, les sdf, les personnes seules, les mineurs.  Entre les pathologies, par exemple, nous constatons :

·                     L’alcoolisme ;

·                     La paranoïa ;

·                     Le stress ;

·                     Le chômage, etc.     

            Selon l'Institut National de la Statistique et des études économiques (INSEE), en mars de 1990, en France métropolitaine 3.260.000 sont étrangers, dont 16% sont nés en France. 

            Le nombre d'étrangers en séjour précaire - parmi lesquels les demandeurs d'asile - peut être estime à 350.000, dont 200.000 personnes en séjour irrégulier et 150.000 en séjour régulier.

            La Croix Rouge Française est, après un siècle d’existence, un point d’accueil, une référence d’écoute soulageant, une force d’aide dans un monde en malaise, un monde en désaide ; tel monde producteur d’exclusions – exclus et excluseurs... Contrairement à ses capacités technologiques de soulagement de leurs propres souffrances

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