Identité Culturelle et Intégration Socio-économique des jeunes issus de l’immigration comorienne à Marseille

 

 INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE

ET DE L’ÉDUCATION POPULAIRE

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Cycle de Formation de consultant

Conseil et Développement en Politique de Jeunesse

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Année Universitaire 2007/2008

Mémoire de fin d’étude

Thème

Identité Culturelle et Intégration Socio-économique des jeunes issus de l’immigration comorienne à Marseille

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Présenté et soutenu par :

ABDOURAHIM BACARI

Sous la direction de 

M. Jean Pierre Haltère

 

 

 

 

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS. 3

Introduction.. 5

1.     Méthodologie de l’étude. 8

1.1         Objectif d’étude. 8

1.2         Type d’étude et population. 9

1.3         Échantillon. 9

1.4         Lieux d’études. 9

1.5         Période de l’étude. 9

2.     Encadrement de l’étude. 10

2.1         Encadrement scientifique. 10

2.2         Encadrement de terrain. 10

PREMIERE PARTIE.. Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE I - SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET CONDITIONS CLIMATIQUES DES COMORES  11

1.     Les Comores dans le monde. 12

2.     Les Comores dans l’océan indien.. Erreur ! Signet non défini.

3.     Les Comores, un pays pauvre. 18

Chapitre II - SITUATION ÉCONOMIQUE.. 22

2.     Une économie peu florissante. 23

3.     Le secteur tertiaire. 26

CHAPITRE III - QUELQUES GRANDES LIGNES DE L’HISTOIRE DES COMORES. 28

1.     Aperçu historique. 28

2.     Les Comores anciennes colonie française. 28

3.     L’islam unique religion des comoriens. 30

Chapitre IV - LES DIFFÉRENTS PROBLEMES AUXQUELS LA JEUNESSE COMORIENNE EST  CONFRONTÉE AUX COMORES. 33

1.     Enseignement supérieur et Formation aux Comores : 34

2.     Enseignement primaire et secondaire. 35

3.     Les jeunes et le sport. 35

CHAPITRE V - L’IMMIGRATION ET INSERTION.. 35

1.     Une population traditionnellement migrant. 35

2.     L’immigration comorienne en France. 35

3.     Les comoriens à Marseille face aux quotidiens. 35

Les jeunes comoriens à Marseille. 35

4.     Les activités traditionnelles organisées par les comoriens à Marseille. 35

5.     Conflit dans les familles comoriennes à Marseille entre parents et enfants  35

6.     Des fiançailles au grand mariage. 35

7.     Le grand mariage et jeune génération.. 35

DEUXIEME PARTIE.. 35

CHAPITRE VI - IDENTITÉ ET TERRITOIRE.. 35

4.     Le cadre culturel des jeunes d’origine comorienne et ses conséquences. 35

2.     Rôles des associations comoriennes à Marseille. 35

3.     Quelques hypothèses générales. 35

CHAPITRE VII - MÉTHODOLOGIE.. 35

 

 


REMERCIEMENTS

Ce mémoire que vous êtes entrain de consulter résulte d’un parcours scolaire toujours orienté vers la recherche et l’envie de servir la curiosité intellectuelle, socle de la réussite de toute nation. Le choix de « l’identité culturelle et l’intégration socioéconomique des jeunes issues de l’immigration comorienne à Marseille » voudrait contribuer à mettre en exergue cette population, ses initiatives, ses forces, de même que ses faiblesses.

Je ne prétends pas avoir décelé tous les contours de cette population qui est mienne et que j’aime particulièrement. Si simplement, j’ai voulu éveiller des consciences, susciter des envies, pousser à un changement. Que cette jeunesse ne cède pas une certaine fatalité. L’intégration passe par l’école, le respect des valeurs laïques de la république et l’audace de prétendre à des fonctions politique et administratives loin du statut actuelle.

Je prendrai volontiers et avec beaucoup de gratitude toute remarque et analyse positive pour améliorer ces recherches. Aussi, me permettrai-je de remercier les talents et les bienveillances qui m’ont accompagné et critiqué pour aboutir à ce mémoire. Je pense d’abord à la famille Fundi Bacari Ahmadi Mzé, ma famille, car Je me sens chaque jour fier d’y naître et chanceux de profiter comme mes frères et sœurs de cet amour parental permanent. Que mon grand frère Dada touwa né Abdouel karimou Bacari retrouve ici toute ma reconnaissance pour son soutient logistique et financier sans quoi ma formation eût été hypothétique. Je remercie la commune d’Idjikundzi en particulier monsieur le Maire Ali Mrodjaé et son  secrétaire Mohamed Zoubére de me faire bénéficié cette formation.

Je remercie également mon ami Abdillah Saadi Kemba (Esta), le Secrétaire général de « Massif », Mohamed Soudjay (Mauguin), monsieur Soula Daoud, directeur de l’INJS (institut national de la jeunesse et des sports) et le secrétaire général du commissariat de la jeunesse des Comores, monsieur Soilih Moumine de tous ce qu’ils ont fait pour que je puisse profiter cette formation ô combien imprtant pour les Comores.

Je remercie aussi l’INJEP pour son apport pédagogique, Jean pierre Halter, Catherine Picard et Élodie Sans Chagrin, ainsi que pour l’aide à la mise en page, Frédéric Sallée. Tous mes remerciements sont adressés à mes amis de Marseille de la rue Duverger et de la rue  Crimée. Un grand merci aussi à Nourdine M’baé pour sa relecture finale attentive qui a contribué à clarifier certaines approches de ma réflexion.


 

 

 

 

 

 

Introduction

 

           


Introduction

Après plusieurs années de colonisation française, l’archipel des Comores  a renforcé ses relations avec la France lors de la première et seconde guerre mondiale de 1914-1918/1939-1945 et celle de l’Algérie pour leur indépendance en 1962.

Durant ces conflits, des comoriens ont combattu pour la victoire  de la France. Dés lors, l’installation des comoriens a commencé  sur le territoire français. Des combattants comoriens seront déployés partout et obtiendront la nationalité française.

Le 06 juillet 1975 les Comores accèdent à leur indépendance mais, suite à une profonde instabilité socio politico-économique[1], que traverse le pays, beaucoup des comoriens vont progressivement quitter leurs pays pour s’installer en France[2].

De par sa situation portuaire, qui s’ouvre face à l’Afrique, Marseille est la première ville d’accueil des ressortissants comoriens. Actuellement, la cité phocéenne compte une forte communauté comorienne, dont une partie non négligeable est de la deuxième génération. Les premiers navigateurs comoriens vont apprendre les cotes marseillaises. La ville deviendra un centre par excellence d’intégration facile.

Dans leur pays d’origine, aux Comores, il est souvent le cas de voir des enfants nés en France, inscris dans des établissements scolaires du secondaire. Le plus souvent, il s’agirait des enfants en conflit avec les parents en France.

Tandis qu’à Marseille, le milieu pénitentiaire commence depuis ces dix dernières années à connaitre une fréquentation de jeunes issus de l’immigration comorienne et la délinquance juvénile s’observe de jour en jour chez ces jeunes, dont les parents sont connus comme une communauté calme et respectueuse.

Quelle place les jeunes d’origine comorienne occupent aujourd’hui dans la cité phocéenne ? À cette question, bien qu’une partie de ces jeunes réussissent des études dans des universités de Marseille, la grande partie des comoriens de Marseille, sont des restaurateurs, des ouvriers de pointes et de jardiniers.

Pour cette communauté estimée à plus de 70 000 personnes[3], soit l’équivalent de 10% de la population de Marseille, on trouve aujourd’hui des élus politiques locaux, au niveau des départements hormis dans les régions où est issue   un nombre important d’électeurs de cette communauté.

Depuis très peu, on commence à déchiffrer ici et là, des petites épiceries tenues par des membres de la diaspora comorienne de Marseille, pourtant les  produits tropicaux  à consommation locale sont vendus par des ressortissants asiatiques et/ ou maghrébins.

Depuis que les comoriens se sont installés à Marseille, un seul enfant originaire des Comores indépendantes, a connu la pelouse du stade Vélodrome   de Marseille et cela dans la dernière moitié des années 90, pendant que le Club était en plein succès incontestable.

Dans le cadre de notre étude nous voudrions voir de quoi la non-intégration sociopolitique et économique serait l’origine. Le poids de l’identité culturelle des parents très liés et solidaires avec les coutumes et mœurs du pays, jouerait-il un rôle pour cette situation ?

Le mode de vie de cette communauté n’expliquerait il pas ce phénomène? Peut-on concevoir une nouvelle forme d’intégration de la communauté comorienne de Marseille ? Quelle différence y a t-il entre l’ancienne intégration et la nouvelle dont l’impact est considérée comme originel suivant les grandes mutations qui s’opèrent de jour en jour dans la cité phocéenne ?

Avec ses plus de 70 000 personnes d’origine comorienne, Marseille peut être qualifié comme étant, la deuxième ville des Comores, après Moroni la capitale fédérale dont le nombre d’habitants est relativement égal à celui de Marseille.

Dans cet archipel de quatre îles volcaniques, dont plus de 68% de ses 575.660 habitants ont moins de 35 ans, la pauvreté pousse la population vers une immigration souvent socio-économique. Le pays est un des plus pauvres de la planète (132ème sur 177 pays) avec un Produit National Brut par habitant de 450 dollars et une dette extérieure estimée à 264 millions de Dollars[4].

En effet, la diaspora comorienne nettement solidaire au pays, contribue fortement au développement socio-économique des Comores. Le montant des envois de devises est estimé à plus de 42 millions d’euros par ans[5].

Par ailleurs, les restrictions que connaissent actuellement les candidats à l’immigration vers la France laissent présager que le financement de la diaspora pour le développement des Comores, aura une tendance à la baisse. Ainsi, pour que les comoriens de France continuent à assurer un soutien à ceux qui sont restés au pays, une meilleure intégration socio-économique de la jeunesse en France, constitue une des conditions préalables pour amorcer de façon rationnelle le développement des Comores.

Les nouvelles théories du micro crédit soutenues par les institutions internationales comme la Banque mondiale peut contribuer à  promouvoir des secteurs générateurs de revenus et lutter contre la pauvreté surtout en milieu rural.

Pour disposer un outil facilitant l’information en faveur de l’intégration des Comoriens de Marseille, les résultats de notre étude constitueraient les bases d’une meilleure communication.

Méthodologie de l’étude

1.1 Objectif d’étude

Déterminer la part de l’identité culturelle sur l’intégration sociale et économique ou non des jeunes issus de l’immigration comorienne à Marseille.

1.2 Type d’étude et population

Il s’agirait d’une approche méthodologique qui utilisera un entretient administré avec deux bras d’études :

Jeunes : des jeunes de 15 à 35 ans d’origine comorienne nés en France ou arrivés en France avant l’âge de 10 ans,

Parents : des Mères et des pères d’enfants d’origine comorienne vivant à Marseille depuis plus de 3 ans et ayant un enfant au moins en charge dans cette même ville.

1.3 Échantillon

Pour les jeunes : on essaie d’en rencontrer une cinquantaine nés en France ou arrivés en France avant l’âge de 10 ans ainsi qu’une cinquantaine de jeunes nés aux Comores et arrivés en France à près l’âge de 10 ans - dont 25 filles et 25 filles.

Pour les parents : 25 mères et 25 pères.

1.4 Lieux d’études

Les lieux d’accueil socioculturel et associatif fréquentés par les comoriens de Marseille et les lieux de résidence seront utilisés pour l’administration de entretiens. Il s’agit notamment :

Des associations de migrants comoriens (MASSIF, FECOM, ASFCF, ICI, Action solidarité…)

Des centres sociaux, les centres d’animation culturelle,

Des lieux d’habitation de comoriens.

1.5.           Période de l’étude

Les investigateurs de cette étude ont été réalisés en partenariat avec des associations comoriennes à Marseille. L’étude s’est déroulée lors de nos absences de l’INJEP.

De novembre à décembre : élaboration des questionnaires et leur validation par l’équipe de recherche de l’INJEP,

De janvier à avril : administration des questionnaires

Mai : Dépouillement des questionnaires et saisie des données de l’étude,

Juin –juillet : Analyse des données et rédaction du rapport final

Septembre : présentation et soutenance du mémoire.

 

2. Encadrement de l’étude

2.1      Encadrement scientifique

L’étude est encadrée par l’équipe de l’Unité de Formation et de Recherche (UFR) de l’INJEP.

2.2      Encadrement de terrain

Pour la réalisation de l’étude, la FECOM et MASSIF nous orientent vers les milieux où on peut trouver les personnes que nous devons interviewer.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE I

SITUATION GÉnérale DES COMORES


SITUATION GÉnérale DES COMORES

I. SITUATION GEOGRAPHIOQUE ET HISTORIQUE

Les Comores sont situées dans l’océan indien à l’entrée nord du canal du Mozambique à 400km du nord-ouest de Madagascar et à 300km des cotes Est africaine. L’archipel des Comores est composé de quatre îles sœurs situées entre elles de 30 à 40km dont  Grande Comores (Ngazidja), Anjouan (Ndzouani), Mayotte (Maoré) et Mohéli (Mwali).

 

Carte n°1 : Les Comores dans le monde

 
 


1. Caractéristiques physiques

Cette ancienne colonie française, les îles Comores sont situées à l’entrée Nord du Canal de Mozambique dans l’Océan Indien, à égale distance  (300 km) de Madagascar d’une part et de la côte Sud-Est du continent africain d’autre part.

Carte n°2 : situation géographique des Comores

Les Comores, est un archipel de quatre îles volcaniques principales réparties sur un axe Nord-Ouest Sud-est. Il couvre une superficie de 2236 km2 répartie sur les quatre îles d’origine volcanique : Grande Comore (Ngazidja) : 1147 km², Anjouan (Ndzouani) : 424 km², Mohéli (Moili) : 290 km², Mayotte (Maoré) : 374 km². Cette dernière est restée sous administration française, au moment de l’accession du territoire à l’indépendance, le 6 juillet 1975. Du fait de cette situation, la souveraineté de la République comorienne (Union des Comores) ne s’exerce en pratique, que sur les trois autres îles.

    Carte n°3 : Disposition et répartition géographique des iles Comores

2. Milieu naturel et environnement

Ces 4 iles n’ont probablement jamais été reliées aux grandes terres voisines. Le volcanisme a d’abord mis en place Mayotte et Mohéli puis, beaucoup plus tard, Anjouan et la Grande Comore. Les 2 iles les plus anciennes ont un relief relativement doux (points culminants compris entre 500 et 650 m) leurs sols, décomposées, sont imperméables, leur réseau hydrographique est donc serré et nombre de leurs torrents aurait un régime permanent.

 

Les Comores ont un climat tropical avec deux saisons : la saison fraîche et sèche qui va de mai à octobre et la saison chaude pluvieuse qui va de novembre à avril, avec une température variant entre 15 °c et 33 °c. L’environnement est une préoccupation compte tenu des risques potentiels liés aux catastrophes naturelles, notamment volcaniques (Karthala, un volcan en activité), aux cyclones et aux inondations. Concernant l’habitat, les constructions sont anarchiques dans l’ensemble du territoire national aussi bien dans les villes que dans les zones rurales. Le morcellement des logements aggrave les problèmes d’évacuation des déchets.

3. Situation démographique

Le premier peuplement de l'archipel s'est produit dans la seconde moitié du premier millénaire (Ahmed Chamanga, Mohamed, 1999) probablement entre le VIIe et le XIIe siècle, par des bantous africains non encore islamisés, des arabo-shiraziens, des arabes du Yémen et des Austronésiens. Il semble que les premiers habitants soient des représentants de la civilisation swahili.

Tableau n°1 : Evolution de la population des Comores de 1991 à 2004[6]

Divisions administratives

Population de 1991

Population de 2004

Superficie

Mohéli (Mwali)

24 300

31 200

290km2

Gde Comores (Ngazidja)

233 500

363200

1148km2

Anjouan (Ndzouani)

189 000

252 000

424km2

Total : Comores

446 800

646 000

1862km2

 

 

 

 

 

Le tableau ci-dessus (évolution de la population) montre une évolution globalement plus ou moins rapide de la population puisque entre 1991 et 2004, la population de Mohéli a augmenté de 22,12% ; de 35,72% à la Grande-Comore et de 25% à Anjouan.

En effet, pour l’année 2003 sur l’ensemble des trois îles, la population totale est estimée à 575.660 habitants dont 50,55% sont des femmes. La population est inégalement répartie entre les îles, puisque si la densité nationale moyenne de 264 habitants au km², elle est 604 habitants au km² à Anjouan, de 257 habitants au km² à la Grande Comore  et de 122 habitants au km2 à de Mohéli.  

Graphique n° 1 : Taux de répartition de la population dans les îles  Comores

Source : Commissariat Général au Plan/Comores

Il s’agit d’une population essentiellement jeune, dont les moins de 25 ans représentent 66%, les moins de 20 ans 57% et les moins de 15 ans 46%. L’espérance de vie est passée de 55 ans en 1991 à 63 ans en 2002[7]. Le poids relatif à la population rurale (70%) domine dans les trois îles et le rythme de croissance démographique est estimé à environ 2,7% par année ont une influence sur le développement sanitaire du pays (Recensement général de la population et de l’habitat aux Comores– 2003).

 


Graphique 2 : Pyramide des âges de la population des Comores

Source : CGP ; recensement 2003

Au regard du caractère géologique et climatique de l’archipel des Comores, l’insuffisance des terres cultivables compromettrait la disponibilité d’une autosuffisance alimentaire pour une population essentiellement jeune et rurale. Des telles situations font que l’idée d’immigration est encrée dans l’esprit du comorien comme étant une démarche de recherche de solution pouvant permettre d’affronter la vie dure dont la femme et les enfants en seraient les premières victimes.

 

 


II. Situation socio-économique des Comores

Les premiers habitants mirent en place une organisation politique et sociale proprement africaine. Les Arabo-Shiraziens et yéménites entraînèrent un changement de l'organisation politique et la création de sultanats. Vers le XVIIIe siècle, les arabes du Yémen contribuèrent à l'établissement de nouveaux lignages matrimoniaux. La population est à 98,9 % musulmane de rite sunnite et pratique un islam dit libéral. Sur le plan social, les structures traditionnelles du pays sont bien organisées et assurent le maintien des valeurs propres à la société et jouissent du profond respect de la population[8].

1. Organisation sociale

Aux Comores, les habitants   du même quartier « Mdraya », du même « village « Mdji[9] », de même région « Bavou » et ou du même clan matriarcal « Hinya »  s’organisent en groupement dont les objectifs principaux restent toujours l’entraide.et surtout le développement du « Mdji », ce qui est  nommé le groupe coutumier par Chouzour, 1994[10].

En effet, dans un archipel où les pouvoirs publics sont démissionnaires et où le taux du chômage bat tous les records, les groupements villageois  comoriens financent la construction des routes, des dispensaires ou des écoles, l’électrification, la mise en place du réseau téléphonique et l’adduction d’eau. En plus de la réalisation du projet collectif, le comorien notamment le grand comorien s’inscrit dans un projet particulier de la réalisation du grand mariage  « Ndola nkouwou » tel quel est décrit dans le cycle vital du grand comorien, qui consiste à évoluer dans l’hiérarchie de classe sociale « le Hirimu » de toute une famille élargie, inscrite dans une structure de clans matrilinéaires «  le Hinya ou le Mba ». Dans cette organisation villageoise où les codes de fonctionnements sont souvent appliqués. Toutes les souches de la société comorienne trouvent leurs places d’honneur; des notables « Wandrwadzima » du Mdji, du Bavou ou du Hinya au guérisseur traditionnel « Moilimou » en passant par les jeunes du village « wanamdji » et le maitre coranique « Foundi ». Le plus important c’est le suivi de ce mode de fonctionnement, dont chacun est appelé à son strict respect, faute de quoi ; des sanctions « Malavo » qui peuvent être financières ou exclusion social, sont couramment appliquées au sein de cette communauté dont la place publique du village « Bangwé ou Pangahari »[11] est le lieu privilégié pour l’honneur recherché par cette communauté dont le don et l ‘échange de don[12] est inscrit dans son organisation. 

Dans la communauté comorienne la réalisation de ce « Grand mariage » correspond à la notion de complexes échanges, de prestations et de contre-prestations pouvant englober le « Mdji », voir la région et dans certains cas l’île, donc à une certaine vision du don et de l’échange tel est décrit par Marcel Mauss en 1924

Les taux de scolarisation nets du primaire et du secondaire s’établissent respectivement, à 68,8 et 66,2 %.  En 2002 pour les filles de la tranche d’âges 5 à 14 ans, le taux de scolarisation net est de 65,1 %. Les données indiquent un retard de la scolarisation des filles par rapport à celle des garçons qui s’accroît avec le niveau d’instruction (MICS, 2000). Enfin, si moins de un pour cent des enfants abandonnent l’école avant d’achever leur cycle primaire, le phénomène s’accroît dans le secondaire (5,2 %). Les femmes ayant eu accès au deuxième cycle du secondaire obtiennent des gains plus élevés de 89,6 %, par rapport à celles qui sont sans instruction. Le taux d’alphabétisation des adultes - 15 ans et plus - s’établit à 56,5%.

2. Economie et pauvreté

L’Union des Comores, connaît depuis plusieurs années une instabilité politique et institutionnelle extrêmement préjudiciable au développement économique. L’économie comorienne est bien dominée par l’agriculture qui jusqu’à maintenant, reste rudimentaire. Les secteurs sont peu développés et ne bénéficient pas des supports pour s’adapter aux réalités actuelles. Les Comores sont parmi les pays qui n’ont pas une économie de marché qui puisse permettre au pays de tirer des devises commerciales. Les produits exportés par les Comores sont également, la vanille, Ylang-ylang et des girofles qui, jusqu’aujourd’hui représentent 90% des exportations. L’industrie est dans son état embryonnaire. Le secteur est très peu développé à cause de l’insuffisance des potentialités énergétiques dans le pays.

Le tourisme reste un secteur potentiellement promoteur mais sous exploité. Le pays dispose d’un environnement propice à un tourisme exotique de par ses côtes bordé de sable blanc, d’un fond marin luxuriant habité par des espèces rares dont le cœlacanthe ce mammifère marin disparu pendant une dizaine de millier d’années et réapparu dans les eaux comorienne au milieu des années sixante. L’écosystème marin dispose des ressources susceptibles de bien promouvoir le secteur et développer un tourisme de masse.

L’indice de développement humain (IDH) des Comores est de 0,540 et est classé au 132e rang sur 177 pays.  Quant au taux de pauvreté humaine (IPH-1), il est estimé à 31,4(PNUD, 2005). Aux Comores, le Produit Intérieur Brut par habitant est de 386 US$ en 2001. Selon les estimations faites en 1995, 54,7 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté absolue dont 70,1 % à Anjouan, 40,8 % à la Grande Comore et 63,7 % à Mohéli (PNUD, 2001).

 

En l’absence de tout développement harmonieux, le taux de pauvreté risque d’atteindre 93 % de la population en l’an 2015 (Commissariat Général au Plan/Comores, 2003).  Il s’agit d’un petit état insulaire en développement, avec un Produit National Brut par habitant de 450 dollars et une dette extérieure estimée à 264 millions de dollars en 2004. Le pays connait une baise tendancielle de l’aide extérieure, entre 1996 et 2000, cette dernière est passée de 64 à 16 millions de dollars, soit d’environ 146 $US par habitant à moins de 25 $US (BM et FMI, 2000).

Avec le manque d’emploi, la population comorienne se concentre dans les grandes villes à Mutsamudu (Anjouan), à Fomboni (Mohéli) et surtout à Moroni (grande Comore), la capitale de l’archipel.  Le pays fait face à un exode rural massif, la concentration urbaine prend un rythme inquiétant et constitue l’un des défis majeurs des Comores nouvelles.

 


Tableau n°2 : Profil démographique des Comores[13]

Indicateurs

Taux de croissance

2,7%

Ratio homme par 100 femmes

49

Densité (habitant au km2)

307

Population de moins de 20ans

56%

Population urbaine

30%

Population rurale

70%

Population zone côtière

65%

Espérance de vie à la naissance

56,5 ans

 

Les indicateurs démographiques et économiques du pays (voir tableau n°2 ci-dessus) montrent que le taux de chômage est galopant chez une population essentiellement jeune. Une telle situation ne peut qu’encourager le flux migratoire des comoriens vers des pays souvent lointains plus particulièrement vers la France.

 

Néanmoins, selon une étude de la Banque Africaine de Développement, en 2005, la diaspora comorienne de France aurait réalisé un transfert de fonds vers leur pays d’origine d’un montant total de 70 000 000€, alors que dans la même année, l’Aide Publique au Développement accordée à l’Union des Comores est estimée à 20 833 333 €, soit un tiers de l’apport de la diaspora comorienne de France (BAD, 2008).

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE III - QUELQUES GRANDES LIGNES DE L’HISTOIRE DES COMORES

 


CHAPITRE III -QUELQUES GRANDES LIGNES DE L’HISTOIRE DES COMORES

I. Aperçu historique

L’archipel des Comores est peuplé par des africains bantous, arabes, et malgaches dont on parle aujourd’hui de mosaïques de population. Les comoriens sont des musulmans de rite sunnite. Ils parlent une langue commune qui est le comorien (le shikomor). Le shikomor en effet, est une langue apparentée Swahili (Bantou). Les Comores en effet, ont connu l’histoire des sultanats, dès l’arrivée des arabes. Ils intègrent le système de sultanat.  Ces derniers se sont livrés plusieurs guerres régionales dans l’esprit de contrôler l’ensemble de l’ile (Ngazidja), juste pour acquérir le titre du roi Ntibé (roi des rois). Ce système de sultanat a duré jusqu’au XIXème siècle, période pendant laquelle, la France va occuper l’ensemble de l’archipel pour la colonisation.

Cependant, au travers de cette langue dite shikomor apparaît 33%de vocabulaires d’origine arabe. En plus, on peut distinguer plusieurs variantes de dialectes, mais la compréhension reste toujours facile entre les comoriens dans leur ensemble (shingazidja) à la Grande Comores, (shindzouani) à Anjouan, (shimwali) à Mohéli et le (shimaoré) à Mayotte.

1. Les Comores anciennes colonie française

C’est à partir de 1841 que la France a connu les îles de la lune en commençant par Mayotte. Celle-ci a été vendue par un malgache, ancien gouverneur de Majunga auprès d’un français résident à l’ile de la Réunion, le capitaine Passot.  

Ensuite, la présence française dans l’ensemble des îles se succède jusqu’en 1912, date marquant la colonisation de l’archipel entier par la France et la fin du système de sultanat sur le territoire comorien. Cette colonisation a bouleversé le mode de vie comorien. Elle a progressé vers un système administratif de la métropole. Les Comores qui ne font pas parti du territoire malgache, s’est attribué un des circonscriptions administratives de Madagascar. Dans cette ordre, les comoriens ont bénéficiés certains droits français tels que la nationalité et l’usage du français dans les documents administratif.

Du coup, après la colonisation, c’est-à-dire après 1975, le français qui est enseigné par les colons dés leur arrivée sur le territoire comorien est resté  la langue officielle et celle des relations avec le monde extérieur désormais.

La langue arabe est bien comprise et parlée aux Comores mais elle reste pour les comoriens une « langue religieuse ».Quant à la langue malgache elle est surtout parlé à Mayotte depuis l’arrivé du gouverneur malgache avec ses compagnons.  Elle est aussi parlée dans les trois iles par quelques familles. L’arrivé des « ma Sabena »[14] en 1976/1977 demeure certainement la raison principale.

L’archipel des Comores est peuplé depuis le VII siècle. La première population vient de l’Afrique orientale et ils n’étaient pas islamisés. Ils installent des fondements purement africains avant l’arrivée des arabes. Ces d’ailleurs ces  arabes qui ont baptisés les Comores « les iles de la lune » en s’émerveillant de l’exotisme et du disque lumineux prêché sur les cieux. Ces derniers  mettent en place une organisation purement arabe  avec le système de sultanat. Ils islamisent les comoriens à la place de l’organisation animiste des premières venues sur les Comores.

C’est au XVème siècle que les européens vont connaître les Comores en commençant par les portugais. L’archipel des Comores devient alors un territoire bien convoité par  les hollandais, les anglais et les français qui ne cessaient de le visiter et vouloir même le coloniser.

À la fin du XVIIIème siècle, les Comores ont lutté contre la piraterie malgache qui a fait beaucoup de victimes comoriennes car ces pirates malgaches les ont pillés et enlevés bon nombres de comoriens pour les vendre en statut d’esclave.

2. L’islam unique religion des comoriens

Les comoriens en générale sont en 99% des musulmans. Ils sont en majoritaire du rite sunnite. Rappelons que les Comores ont connus la présence arabo-shiraziens porteur de l’islam et de la civilisation arabe, exemple, le système de sultanat dans l’archipel.

L’islam en effet, fut propagé au XVIème siècle dans l’ensemble du territoire comorien. Il occupe par conséquent une place prestigieuse dans tous les aspects de la vie du comorien. Il participe non seulement à résoudre les conflits inter villageois, mais aussi à influer sur les choix politiques dans l’archipel. Dans le domaine de la justice, les Comores font face à un pluralisme juridique caractérisé par, le droit français et le droit musulman. Ces règles posent des ambiguïtés pratiques chez le comorien qui est contraint de suivre cette pluralité de droits.

Toutefois, les juges comoriens arrivent avec l’expérience, de distinguer un acte qui doit être jugé par l’application de l’un de ces deux droits.

Les comoriens ont tendance, à construire des lieux de cultes où qu’ils se trouvent  pour se conformer à la religion. Il s’agit des mosquées devant permettre aux musulmans d’accomplir les cinq prières quotidiennes conformément à la religion musulmane à laquelle ils adhèrent à plus de 90%. La mosquée devient alors un second lieu pour les comoriens. A Marseille, des lieux de cultes sont érigés dans les quartiers pour ainsi s’adapter à cette généralité comorienne.

En général, la communauté s’approprie des locaux souvent au rez-de-chaussée des immeubles pour se faire non seulement un lieu de prière mais également, une école à caractère coranique pour professer l’apprentissage du coran et des préceptes religieux. Ces dans ces mêmes lieux où se rencontrent tout le vendredi les musulmans. Ils rassemblent  essentiellement les habitants du quartier.

À travers, ces lieux saints, les parents jouent un rôle de gardien de la religion. Ils rappellent et interpellent en effet, les jeunes encore non habitués à la pratique de s’initier et s’adapter au culte musulman mais aussi à se retrouver en communauté. De surcroit, ils leur arrivent d’aborder et discuter des sujets relatifs à l’évolution de leurs cités et de leurs pays d’origine.

Cet islam tolérant dans sa pratique favorise l’apprentissage et oriente la société à travers un phénomène qui se transmet de génération en génération. Cependant, les Imams se heurtent à la monté des nouvelles générations peu intéressée au pratique de la religion musulmane. Ils dénoncent l’orthodoxie religieuse et veulent menés une vie mondaine.

La mosquée des comoriens la plus connue est celle de Bellevue où des différents Imams parfois venant des Comores ou de passage sur Marseille assurent les discours religieux. Pour faire comprendre aux croyants comoriens, ces imams préfèrent prêcher en langue comorienne. 

Ces derniers abordent beaucoup de différents sujets suivant l’actualité internationale plus particulièrement les maux qui rongent les Comores et la manière dont la population comorienne doit promouvoir la solidarité collective. Les Imams sont des personnalités respectées chez le comorien partout où ils s’y trouvent quelques soient leurs origines. Ils ont une autorité morale. Ils peuvent être consultés dans tous les actes de la vie religieuse et restent en pratique les gardiens de la religion de Mahommet.

D’après beaucoup de comoriens,  l’islam est sans doute l’un des socles du vivre ensemble comorien. Il renforce la tradition comorienne basée sur le respect, la solidarité, la piété. Aussi, la communauté comorienne de Marseille s’y conforme à cette tradition. Encore faut-il que cette communauté travail davantage dans le sens de la civilité et de l’ouverture pour mieux s’intégrer dans la République.

conclusion

En somme, l’instabilité socioéconomique et politique sans précédente que connaisse l’Union des Comores poussent les comoriens surtout les jeunes de moins de 25 ans à quitter le territoire comorien vers l’extérieur dont la majorité a comme destination la France métropolitaine. Ce phénomène migratoire très aiguî de la population comorienne vers la France est en effet, le résultat du manque de développement d’une politique sociale, éducative et sanitaire  adaptée aux réalités comoriennes, capable d’assurer la sécurité de la population.

Outre la politique désinvolte des autorités comorienne, un panorama de la situation immédiate permet d’appréhender le manque cruel d’infrastructures scolaires et sanitaires. Car à l’heure actuelle, il est rationnellement difficile de prévoir un meilleur avenir dans ce pays. Au delà de l’existence de l’Institut Nationale de la Jeunesse et des Sports des Comores (INJS), aucune politique d’encadrement n’aurait été mise en place durant ces trente dernières années. Par conséquent, les jeunes devant être les responsables de demain, constituent un plomb dans l’aile pour le développement des Comores. Face à une telle politique, les comoriens de l’intérieur reposent sur le soutien des leurs membres de la diaspora installée notamment en France. Dans la mesure du possible, ces immigrés chercheraient à faire venir à leurs côtés les enfants qu’ils auraient derrière eux lors de leurs départs à la recherche d’une vie meilleure loin de leur communauté.

 Si la vie dure est à l’origine du flux migratoire de comoriens  vers la France, nous nous interrogeons sur le devenir des jeunes issus de cette immigration à Marseille quant à leur intégration socio-économique dans la cité phocéenne où le comorien parait vouloir installer son système d’organisation fondé sur la notion de notabilité et d’échange de dons et de contre dons comme l’aurait écrit Marcel MASS pour les sociétés archaïques.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE V – POPULATION ETUDIEE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE

 

 

 

 


CHAPITRE V – POPULATION ETUDIEE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE

A. La population étudiée : la communauté comorienne de Marseille

1. L’immigration comorienne à Marseille

Les comoriens quittent en grand nombre  leur pays pour des études, des emplois afin de pouvoir en retour s’occuper de leurs familles restées au pays. Les comoriens  connaissent la même histoire d’installation sur le territoire marseillais que les algériens.

Tableau N° XX : Nombre de comoriens  candidats à l’immigration en 1991

Destination

France

Madagascar

Mayotte

Autres pays

Autres pays

total

Nbre de sorties

-8514

-2004

-4774

-364

-801

-12249

 

Au regard des sorties effectuées en 1991 par les comoriens, entre leur pays d’origine et différentes destinations ; il apparait que l’émigration comorienne vers la France est plus importante à l’égard des autres destinations. L’immigration des comoriens de trois iles vers l’ile comorienne de Mayotte, mais sous administration française occupe la deuxième place. Toutefois, elle est une étape pour une destination définitive en France métropolitaine. La France est de loin la première destination de plusieurs des comoriens candidats à l’immigration[15].

Après l'indépendance des Comores en 1975, le pays sombre dans des difficultés sociales et économiques causées par l'instabilité politique. Les Comores commencent à faire face à des difficultés liées à l’absence des infrastructures de base   pour le développement de tout pays.

La vie dure que mèneraient les comoriens après 1975 favoriserait une immigration permanente des comoriens vers l’ancienne puissance coloniale. Certains ont quitté le pays pour des raisons politiques, ils ont échappés le régime révolutionnaire du président Ali Soilih[16]. D’autre, étant bénéficiaires de la nationalité française ont préféré passer une bonne partie de leur vie en France.

Sur l'aspect juridique on peut dire que l'immigration comorienne en France  commence après la date de l'indépendance, car avant celle ci, les comoriens étaient français.

C’est le cas de l’île comorienne de Mayotte, la Réunion, Martinique et autres qui, jusqu'à présent sont sous administration française et bénéficient presque  les mêmes droits que les français. Les comoriens qui sont venus en France pendant la période coloniale sont ceux qui ont participé au côté de la France pendant les deux guerres (1914-1918 et 1939-1945).

L’installation réelle de comoriens en France s’est produite après l’indépendance de l’archipel en 1975. Tout de même, quelques dizaine de personnes originaires des Comores venues généralement de Madagascar ont travaillé dans des bateaux de la marine marchande française ce qui aurait permis la présence de quelques comoriens dans les villes portuaires française (Marseille, Dunkerque...). Seulement de par le climat méditerranéen et son activité portuaire, Marseille deviendra la ville de résidence de ceux qui vont devenir la plus grande diaspora comorienne de France.

Il aurait fallu attendre la mise en place du regroupement familiale pour que ces navigateurs célibataires fassent venir leurs femmes et enfants sur le sol français. En effet, la plus importante vague de comoriens à Marseille s’est constituée au fil du temps et dès le début des années octante relativement à la crise économique et sociale que commence à connaitre les Comores indépendantes.

Au regard d’une situation socio-économique et politique chaotique, dans cet archipel de l’océan indien, les comoriens vont continuer à immigrer vers l’ancienne colonie, qui est la France. Dans une logique, l’immigré cherchera à s’installer pour la première fois, là où il aurait une facilité d’accueil. C’est ainsi, que Marseille allait devenir la première ville comorienne de par les données démographiques. Au fait, plus de 10% des marseillais et plus de 8% des électeurs sont d’origine comorienne. 

A Marseille, dés leur arrivée, les comoriens se seraient d’abord installés massivement dans les vieux quartiers centraux de Marseille, qui correspondent aux 1er, 2ème et 3ème  arrondissements et aux abords des quartiers du Vieux Port, du Panier, de la Cannebière et de la Joliette. Avec le développement de la construction des immeubles à Habitation à Loyer Modérer (HLM) autour du centre ville de Marseille et sur les quartiers Nord, des familles de comoriens vont être relogées dans ces résidences faites pour accueillir les travailleurs immigrés d’après guerre. En tout cas, jusqu’à très récemment (début des année 2000), le panier a été un des quartiers de comoriens de Marseille. Le vieillissement de ces quartiers qui sont actuellement en pleine rénovation a permis aux familles comoriennes de quitter les lieux pour s’installer massivement dans les quartiers nord, 13ème ,14ème  15ème et 16ème   arrondissements.

Sur le plan socioprofessionnel, généralement, les comoriens de la première génération travaillent jusqu’à maintenant dans les métiers de la restauration et de la propreté (ménage et environnement).

Toutefois, c’est la deuxième génération qui s’investit beaucoup dans les domaines associatifs et d’animation sociale des quartiers. Ensuite, à travers ces dernières années on voit se dégager d’autres catégories socioprofessionnelles chez les jeunes de moins de trente ans. En effet, dans cette dernière génération, certains sont enseignants, infirmiers, médecins et d’autres s’investissent dans la politique locale.

2. Les comoriens à Marseille face aux quotidiens

2.1. Situation administrative des comoriens à Marseille

A Marseille comme dans toute la France, beaucoup de comoriens sont devenus français par naturalisation ou acquisition. Un phénomène qui est devenu très fréquent au fil du temps soit par filiation ou mariage avec les bénéficiaires de la nationalité. Cette pratique reste la normalité car il s’agit généralement des filiations et/ou mariages conformes aux droits français et à la pratique quotidienne des comoriens.

Outre ce phénomène, les conditions sociales peu enviables ont invité une autre vague de migration. Celle-ci ne respecte pas les critères légaux de la France hexagonale pour rentrer dans leur territoire. Ce sont donc des comoriens qui broient les océans et les airs pour entrer en France. Des clandestins dont la motivation principale est la misère sociale. 

2.2. Situation socioprofessionnelle

Ils travaillent au noir. Ils sont souvent maltraités par leurs patrons[17]. Ils se trouvent fréquemment confrontés à des vérifications administratives rigoureuses et des contrôles forcés de la part de la police. Il est fréquent qu’ils connaissent la prison pour ces raisons, voire même expulsés et renvoyé aux Comores, tandis que d’autres obtiennent une autre chance d’y résider après jugement.

Pour le cas des clandestins, il est très difficile de s’intégrer en France avec leur situation irrégulière[18].   

Par contre, ceux qui sont en situation régulière arrivent à s'intégrer surtout les jeunes universitaires et élèves. Les parents ont des difficultés d’intégration souvent liées à un usage approximatif de langue française. Ils ont en ce sens du mal à s’intégrer et à préparer le terrain à leurs progénitures.

Il parait que les jeunes franco-comoriens à Marseille, plus ils sont nés en France, moins ont une intégration professionnelle relativement à ceux nés aux Comores et arrivés en France dans le jeune âge. Les premiers n’acceptent pas facilement les petits boulots, contrairement aux jeunes venant des Comores pour poursuivent des études universitaires. Ces derniers se référant de leur passé, dans un pays (les Comores) où il n’a ya pas de travail avec un taux de chômage très aigu, ils acceptent tout travail que l’on leur propose.

Parmi les jeunes franco-comoriens nés en France, certains ne sont jamais allés dans le pays de leurs ancêtres. Ainsi, ils ignorent leur identité culturelle d’origine au sein de cette ville de Marseille; une ville cosmopolite[19]. Pour les jeunes comoriennes à Marseille on trouve qu'il y’a aujourd'hui des métisses comorien- français, comoriens- africains, comoriens- antillais, comoriens- américains ou autres: soit par le père ou par la mère.

Dans un tel contexte de mixité d’origines, certains de ces jeunes se voient comoriens pendant que d'autres ne l’admettent même pas[20]. C’est d'ailleurs là où commencent les conflits de générations entre enfants et parents.

Les parents font des sacrifices, ils ne vivent pas bien en France dans la perspective de se construire une belle vie aux Comores pendant que leurs enfants ne sont plus d’accord. Ici, revient l’idée de Salim Hatub montrant que « les comoriens ont les valises dans leurs têtes »[21] pour un retour incertain mais occupant une importance capitale dans la conscience identitaire du comorien immigré.

Désormais, les enfants deviennent de plus en plus maîtres du destin de leurs mères installées en France. Dès la jeunesse, ils occupent des rôles de premier plan et peuvent prendre des décisions même au désagrément de leurs propres mères.

Cette situation est favorisée par le fait que ces jeunes se sentent beaucoup français que comoriens. Toutefois, ceux qui sont issus de l'immigration, se sentent toujours étranger quelque soient la vie qu'ils mènent en France, y compris à Marseille.

Avec cet objectif, ils ont dans l'esprit l'idée de changer la vie dure et pleine de misère qu'ils ont laissée chez eux aux Comores. Ces derniers en effet, s’organisent en mettant en place des associations musicales, culturelles, et d’entraide à l’image des cotisations pour venir à bout de leurs projets personnels liés au bien-être des familles restées au pays et pour le développement ces Comores en général.

En fait, toutes ces activités organisées par les jeunes comoriens à Marseille constituent des facteurs ou des formes d’intégration au sein de cette société? Il est aussi clair que certains comoriens se sont bien intégrés dans cette société marseillaise; aujourd’hui on a ainsi deux jeunes comoriens qui sont élus aux élections municipales de 2008 à Marseille.

3. Quelle intégration socio-économique de ces jeunes à Marseille ?

Il est aussi certain que l'on peut trouver des comoriens dans presque plusieurs domaines d'activités. On trouve des comoriens qui travaillent dans la police, on les trouve dans les grands magasins, dans les activités sportives, par exemple le jeune comorien connu sous le nom de Djambaé[22] qui a joué à l'Olympique de Marseille (OM) ainsi que d'autres qui sont dans des petites équipes et qui souhaitent évoluer pour devenir des professionnels sportifs en France en commençant à  Marseille.

On trouve même des comoriens qui ont des magasins dans cette ville, et des taxiphones. On trouve également des jeunes comoriens qui travaillent en qualité de  chauffeurs dans le transport en commun. Il y a ceux qui se sont ouverts des cybercafés voire même des boites de nuit. Ces activités témoignent la volonté des jeunes comoriens à s’intégrer dans la société de Marseille pour obtenir une place et un rôle important dans la marche de la cité phocéenne. 

Certes, ils ne pouvaient pas occuper ces places sans un effort et une volonté de poids. La question des clandestins est particulièrement difficile. Tout effort allant dans ce sens est quasiment impossible au sein de cet Etat de droit et de justice. 

Ces dernières années l'intégration, est plus dure surtout à l'heure actuelle avec l'immigration choisie[23] proposée par Monsieur Sarkozy alors président de la République française. Ces difficultés émanent de leurs parents qui ne se sont pas investis d’une réelle intégration des comoriens à Marseille.

Toutefois, on remarque une représentativité des jeunes d’origine comorienne mais français de nationalité dans le domaine politique avec dix sept élus dans les élections municipales dernières sur l’étendue du territoire national français.

4. La place des associations de franco-comoriens à Marseille

Aussi, parmi les problèmes de l’intégration des comoriens à Marseille il y a surtout le manque d’un tissu associatif efficace capable de travailler sur le terrain pour mieux connaître les comoriens et faire des recensements de leur part afin de mieux apprécier la situation de chacun, quelque chose de possible, car c’est de là que ces associations des comoriennes à Marseille peut encourager et lancer certains parmi eux pour devenir des représentants dans les arrondissements de la ville. Remarquons néanmoins que certains étudiants parviennent actuellement à s’intégrer. D'ailleurs, ces jeunes étudiants gagnent facilement leur place à partir de l'université. Ils s'imposent et deviennent membres actifs des associations universitaires, ils participent dans les congrès associatifs. Ils sont des adhérents et prennent part à toutes les instances dirigeantes. Ils sont des électeurs et peuvent être élus.

En plus de leur participation dans les coordinations estudiantines, ils mettent en place une structure propre voire une association régie par la loi française au sein des universités pour régler leurs problèmes entre eux et travaillent en réseaux solidement constitués pour soutenir encore les nouveaux venus des Comores et ceux qui souhaitent rejoindre la France pour étudier.

A titre d'exemple l'association « Djouwa »(Soleil), fondée par des jeunes comoriens aux années 90  a comme objectif premier de faciliter la situation des étudiants comoriens en France plus particulièrement à Marseille. Cette association arrive à organiser des activités de solidarité à des fins culturelles.

Ils collectent aussi des outils bureautiques pour les envoyer aux Comores. Ainsi ils procèdent à l’ouverture des bibliothèques et des centres informatiques. Ce sont surtout des livres et des ordinateurs dont la principale destination et l’ile de Ngazidja. Ils espèrent dans cette procédure faire améliorer la langue française et le niveau scolaire en générale suivant l’exigence actuelle par rapport à la nouvelle technologie.

 

 

4. Les activités traditionnelles organisées par les comoriens à Marseille

Toutefois, ces actions solidaires des jeunes comoriens de Marseille marquent déjà une forme d’intégration dans la société marseillaise. Les jeunes comoriens organisateurs de toutes ces activités gardent leur identité culturelle, c’est d'ailleurs l'objectif de leur organisation. Faire connaître la culture comorienne partout où ils s'y trouvent.

C’est ainsi, que leurs activités culturelles sont toujours dominées par le « Toirab[24] », le Madjlisse[25] et autres, des chansons et danses purement traditionnelles. Désormais, l’intégration sociale et économique des jeunes comoriens à Marseille gagne sa place sur la ville. Celle-ci se justifie par leurs différentes structures mises en place. Comme toute société, la communauté comorienne de Marseille se dote d'une structure propre à eux pour se réunir.

Elle transporte leur culture d'origine purement traditionnelle au sein de cette ville. Certes, ils respectent la loi française mais, sans abandonner la civilisation d’origine. Cependant, quelque soit les efforts fournis par ces comoriens, on fait face à une délinquance croissante de la part de nombreux jeunes comoriens vivant à Marseille qui ne cessent de s'accroitre dangereusement dans cette ville.


5. Conflit dans les familles comoriennes à Marseille entre parents et enfants

Cette délinquance, en effet, est due non seulement à l'incapacité culturelle de la part des parents qui sont des illettrés mais surtout par ce qu'ils ne veillent pas sur leurs enfants. Pire encore ils n'arrivent pas à comprendre les carnets de correspondance, premier outil qui peut leur servir d'appui pour mieux maîtriser l'évolution de la situation de leurs enfants.

De nombreuses mères n’arrivent plus à maîtriser le comportement de leurs enfants.  Ces dernières trouvent que leurs enfants, continuent à se déconnecter des spécificités comoriennes pour des raisons multiples liées notamment à l’évolution du monde. La majorité de ces jeunes, vivent des réalités bien différentes des leurs, à commencer dans les universités avec les mélanges des races et de cultures dans les facs et autres écoles de formation.

Les familles ne sont pas en mesure de contrôler l’évolution de leurs enfants et leur parcours scolaires. Elles sont souvent bornées par des discours fallacieux mais prompts à tromper la vigilance familiale. Des mensonges qui les conduisent à des échecs scolaires. Au lieu d'aller dans leurs milieux scolaires ces enfants traînent en bandes sans se poser une question de leur avenir et finalement ils échouent dans les études.

Pour palier à ce fléaux, et éviter cette « bombe à retardement » il semble judicieux de mettre en place des structures réactive, c’est en substance, l’avis d’un responsable d’association comorienne à Marseille. Ceci étant dit, un manque de réactivité de la part des autorités locales laissera une poudrière de délinquant germer avec des conséquences incertaines.

On compte plus de 80 000 comoriens à Marseille. Un manque de politique d’accompagnement de ces jeunes par les différentes structures associative va énormément poser de problèmes à la France qui sera obligée de supporter des dépenses liées aux dégâts qui peuvent être produit par ces jeunes  qui ont droit à un soutien non seulement scolaire mais aussi culturel et professionnels.

En fait, pour lutter contre la délinquance et l’échec de ces enfants nous pensons qu'un organe doit être mis en place pour soutenir et accompagner la famille à faire face contre toute  forme de délinquance latente à laquelle les parents ont du mal à s’en sortir. Ce serait une forme  de centre de rééducation dont le but serait d’encadrer les élèves, les accompagner sur ce qu'ils n'ont pas compris de leurs enseignants à l'école, procéder à des orientations pouvant leur permettre d’être capables d'aborder leurs exercices de classe et surtout les apprendre comment vivre dans la société.

Certains membres associatifs comoriens avancent l’idée selon laquelle « on ne peut pas laisser aux adolescents le choix de s’orienter seuls». C’est en effet regrettable, car de nature les jeunes ont toujours une fâcheuse à suivre les pulsions que la raison. Les enfants sont des êtres humains vulnérables. « Il y a des étapes dans la vie de l’enfant où il est capable de progresser par bonds physiquement, intellectuellement et affectivement. C’est à ce même moment qu’il est particulièrement à ce qui peut compromettre sa capacité d’apprentissage, lui traumatiser voir lui faire mourir »[26]

Les enfants comoriens vivant à Marseille devraient bénéficier une orientation particulière pour éviter un dérapage social préjudiciable à leur avenir et à l’image positive des comoriens vivant dans la cite marseillaise. Ceci doit passer par une éducation permanente de leurs parents pour que ces derniers soient à la mesure de leurs responsabilités vis-à-vis de leurs progénitures.

Ces enfants se dotent des vocabulaires qui leur sont propre, que les adultes et parents ne peuvent comprendre facilement sans se rapprocher d'eux et faire des études de leur comportement. Avec ce centre d'encadrement, on peut espérer réduire le mauvais comportement et limiter positivement cette délinquance en hausse.

Ainsi, il est nécessaire de mettre en place cette structure qui aura l'objectif  d'accompagner afin d’encourager les parents et leurs enfants respectivement. D’ailleurs, suite à des rencontres que nous avons eues avec certaines familles, les femmes seules sont particulièrement confrontées à ce problème d’encadrement de leurs enfants.

Aussi, on a d'autres familles où les  pères ou mères sont absent à la maison pendant presque toute la période scolaire car ces derniers s'engagent à un contrat de travaux saisonnière qui peut prendre au minimum 6 mois sans pouvoir mettre les pieds sur Marseille et rendre visite les enfants ni exercer un contrôle. Le contrôle qu’ils exercent par une communication par le biais du téléphone semble insuffisant et inadéquate. 

Alors, cette structure que nous pouvons mettre en place peut jouer le rôle d'intermédiaire entre les familles, les enfants et l'école. Les carnets de correspondance sont certes là, mais ne suffisent plus car les parents ne peu lettrés ont du mal à apprécier les observations. Peut-être qu’avec une  communication permanente qui peut être établi par la structure servira d'un élément d'appui pour la protection de ces adolescents et donnera des résultats efficaces pour leur avenir.

Les responsables associatif comoriens sont persuadés qu’avec cette structure qui fera l'objet de la mise en place d'une association et  soutenue par les parents d'élèves pour le meilleur de leurs enfants d'une part et d'autre part bénéficier du soutien du gouvernement français pour l'avenir de ces jeunes comoriens par origine, mais français par naissance on peut diminuer la délinquance dans les milieux jugés explosifs et sensibles

6. Des fiançailles au grand mariage

La tradition comorienne ne refuse pas les « fiançailles ». Ces dernières peuvent se faire et durer plus de 20 ans, car les parents peuvent avant de donner la naissance des futurs mariés décider éventuellement une union de leurs enfants.

La fille peut avoir quatre ans et être fiancée par un homme de 18 ans ou plus, mais dans ce cas ce sont les parents de la toute petite jeune fille qui décide à sa place. Cela fait qu’à l’âge mature, la fille, elle se trouve déjà fiancée et peut  refuser ce qui a été décidé à sa place même si le choix ne lui convient plus.

Durant toute cette longue période de fiançailles, les futurs maris se préparent avec leurs familles pour le « grand mariage ». La majorité de temps le tonton[27] maternel prend son fils ou sa fille pour le marier avec l’un des enfants de sa sœur dont on parle des mariages arrangés. D’autres fiançailles se font entre des filles qui sont au pays et des comoriens qui sont en France « les je viens », cette forme de fiançailles peut durer plus de 10 ans comme on peut  trouver certains durer une année après réalisation du mariage.

Les fiançailles sont aussi plus importantes chez les comoriens car c’est là où on choisit son compagnon de vie. Cet acte de fiançailles permet aux deux familles d’aller consulter des marabouts pour l’avenir de l’union de leurs enfants si rien de pire ne peut compromettre leur vie d’après leur union[28]. En faite la réponse que va donner le « mwalim » (voyant) pousse aux parents de prendre une décision définitive de poursuivre ou d’abandonner cette union.

7. Grand mariage et jeune génération

La société comorienne est fortement ancrée dans une tradition basée sur le grand mariage (ada). Il s’agit d’une institution coutumière qu’accomplit le sujet  masculin  lors du mariage en lui donnant un statut social dans la communauté[29].Celui-ci passe du statut d’enfant du village (Mnamdji) à celui d’un homme accompli (Mdru Mdzima). C’est un processus long et complexe qui nécessite un effort financier important.

Le mariage est pour les comoriens un acte fondamental et peut prendre deux formes. Le petit mariage (« Mnadaho ou bien Daho titi ») et le Grand mariage (Anda). Le premier permet à l’homme de se conformer avec la religion et, souvent de se préparer pour le second dont sa réalisation peut prendre beaucoup de temps et de moyens.

Bien que le grand mariage octroie des privilèges sociaux, sa réalisation est manifestement budgétivore et constitue un handicap pour le développement du pays. Dès lors un mouvement de critiques commence à se manifester contre ceux qui ne voient que les privilèges et son pouvoir d’imposer une hiérarchie sociale.

A Marseille, la génération actuelle se montre plus acerbe et n’y voit que l’aspect féodal d’une société très repliée sur elle-même. Ils pensent que le respect devrait résulter, non pas à la réalisation du grand mariage, mais à l’issue d’un effort conséquent sur les études et une capacité d’intégration sociale et économique.

Ces jeunes, malgré le poids d’une tradition à laquelle, ils aimeraient bien s’en passer, sont en confrontation permanente avec la génération antérieure. Celle-ci, en effet, continue de vivre et d’imposer des critères sociaux suivant le mode du grand mariage. Ce qui laisse apparaître au grand jour un duel de visions et de pratique au sein même de leur communauté.

Les jeunes respectent juste le principe du petit mariage. C’est en substance, ce qu’on a attendu lors des entretiens que nous avions passé ensemble. Ils se marient suivant le principe de la religion et d’une cérémonie presque à l’occidentale avec un dîner et une soirée dansante.

Il n’empêche que ce conflit inter générationnel perdure. En effet, les parents ont toujours du mal à digérer que leurs enfants s’opposent à la tradition. D’autant qu’en filigrane se joue aussi un conflit d’intérêts. Les parents s’opposent à cette nouvelle évolution car à travers le mariage traditionnel, le nouveau marié ramène un ensemble de bijoux et argent pour l’épouse et à la communauté.

Paradoxalement, ce conflit n’en profite plus nécessairement aux jeunes époux. Ils sont pris entre la tradition et la modernité à laquelle ils aspirent. Un jeune homme du quartier Nord dans le  14ème  m’a avoué son expérience lors de son mariage. Il confessa avoir cédé aux sollicitations de sa belle famille pour pouvoir vivre avec son bien aimée. Il a remarqué avec amertume que son mariage, bien que réalisé suivant le principe du grand mariage, il devra encore le refaire aux Comores car le statut d’ « homme accompli »n’est possible que par le biais d’un grand mariage réalisé au pays.

C’est dire que les mentalités ont du mal à s’adapter malgré une évidence patente de l’inutilité du mariage traditionnel à Marseille. A tout prendre, il est remarquable de noter que  la nouvelle génération ne pense pas qu’il faille tout à mettre à plat sur le grand mariage dès lorsqu’il soit réalisé aux Comores. Ils reprochent avec virulence sa réalisation en France.

Ainsi, ces critiques sont à prendre au conditionnel. En effet, le grand mariage est tellement ancré dans la conscience collective qu’il joue un rôle stimulant. Chacun espère, un jour, avoir les moyens financiers pour le célébrer au pays. Ce qui explique, en partie, les raisons de l’immigration comorienne.


CHAPITRE VII – MÉTHODOLOGIE

1. La problématique

Ce travail de mémoire consiste également à mener une enquête sur la population comorienne à Marseille en particulier sur les jeunes. Il traite le thème de l’identité culturelle et de l’intégration socioéconomique de ces mêmes jeunes dans la société marseillaise. Il nous permet de mieux cerner et de bien comprendre les phénomènes migratoires, les motivations et l’évolution de la jeunesse comorienne dans la cité phocéenne par rapport au travail, à la culture, aux sports et aux études.

Pour répondre à ma problématique Je me sers des œuvres sociologiques (thèse de doctorat en sociologie et démographie sociale, de Géraldine Vivier, Université ParisX Nanterre, en 1999), et certains articles du revus « Hommes et Migrations » mais qui présentent quand même une chronologie de l’immigration comorienne en France. J’ai également des rapports du ministère de la justice sur le thème de l’immigration, mission de recherche « droit et justice », programme « les étrangers face au droit », les populations d’origines maghrébine et comoriennes de Marseille.

2. Hypothèse de l’étude

La communauté comorienne à Marseille à transposé sa culture, ses mœurs et sa tradition dans la cité phocéenne. Elle est effectivement une communauté très enfermé sur elle même. Avec plus de 80 000 comoriens dans cette ville, ils arrivent à organiser des activités traditionnelles, culturelles et des concerts animés par des chanteurs comoriens tous le week-end. Toutefois à travers notre étude nous avons pu constater qu’elle connait des difficultés d’intégration sociale et économique à Marseille, loin des immigrés algériens, tunisiens, sénégalais entres autres. Il serait préférable pour les associations d’intégrer leurs moyens humains pour un soutien à cette jeunesse. Seules les associations comoriennes à Marseille son capable de diriger les jeunes immigrés comoriens vers une meilleure intégration dans la ville. Il faudrait noter que le tissu associatif comorien à Marseille est très dense et beaucoup plus complexes. On trouve des associations villageoises, cantonale, régionale et des associations culturelles qui regroupe les jeunes comoriens des quartiers. Comme ces associations gagnent la confiance des parents et des jeunes comoriens, elles peuvent mettre en place une feuille de route en faveur des jeunes pour leur intégration dans le domaine socioprofessionnel. En quoi peut-on affirmer le non intégration socioéconomique et culturelle des jeunes immigrés comoriens à Marseille ? Quelle sont donc les solutions à apporter et qui peut porter la réponse à cette difficultés d’intégration de la part des jeunes comoriens?  

La passation des entretiens  a été effectuée chez les familles qui m’ont accordés un chrono. J’ai eu à effectuer des entretiens avec des familles comoriennes qui habitent  dans les 1éme, 14ème, 15ème jusqu’aux 16ème arrondissements de Marseille, en présence d’un responsable de l’association FECOM qui expliquait le but de mon travail.

L’échantillon :

L’échantillon initial était de passer des entretiens avec 100 jeunes d’origine comorienne, dont 50 filles et 50 garçons âgés de 15 à 35 ans. Ensuite, sélectionné ceux qui sont nés en France et ceux qui sont venus avant l’âge de 10 ans aussi que ceux qui sont arrivés après leur 10 ans. Lors de mes entretiens  je me suis intéressé aux jeunes qui vivaient à Marseille depuis plus de trois ans au moins, car le temps de séjour Joue un rôle très important dans le processus d’identité et intégration.

Toutefois, comme le temps faisait toujours défaut par rapport à nos rendez-vous j’ai abouti à 50 entretiens dont 25 filles et 25 garçons Aussi que 25 parents pour rependre à ce thème.


1. Critères d’inclusion

Les parents, jeunes hommes et  femmes de nationalité française mais  d’origine comorienne    et des comoriens de nationalité comorienne en France mais résidant par leurs statuts conforme à la carte de 10 ans âgée de 15 à 35 ans et  résidant habituellement à Marseille (plus de 5 ans). Ayant m’accorder une heure d’entretien à leurs domiciles à leurs heurs de repos

2. Critères de non inclusion

Personne âgée de moins de 15 ans au jour de l’administration du questionnaire

Résidence de moins de trois  ans à Marseille,

Personne âgée de plus de 35 ans au jour de l’administration du questionnaire.

3. Critères d’exclusion

Personne ne disposant pas assez du temps pour répondre au besoin de mon étude.

4. Taille de l’échantillon

A partir d’un sondage aléatoire à travers  les registres des services d’accueil  des associations ASFCF et FECOM, deux associations comoriennes bien fréquentées par les jeunes franco-comoriens. Au moins 30 à 50 personnes par association.

Avec mon « forfait-néo », j’ai fait des appels afin d’obtenir  un rendez-vous pour la réalisation.

J’ai effectué mes appels  entre 20 H et 22 H 30 tout le week-end pour respecter la disponibilité du répondant, et tenter d’avoir un rendez-vous juste au domicile de la personne.

5. Période et durée de l’étude

A cause des difficultés rencontrées lors des prises de rendez vous, j’ai du prolonger puisqu’au mois de novembre ces difficultés étaient principalement liées à la disponibilité de mes interlocuteurs qui, souvent annulaient les dates prévus pour les entretiens et optaient pour des rendez-vous ultérieurs. Je me devais accepter étant entendu que c’est moi qui était en demande. La première étape je me suis consacré  à la détermination de l’échantillon (organisation de 25 entretiens, dans la fin du mois de mars). La deuxième étape  de mon étude s’est basée sur l’administration du questionnaire dirigé par l’équipe pédagogique de L’ INJEP avec trois semaines de stages chaque mois à l’association MASSIF  et  FECOM à Marseille.   Enfin, la troisième étape je me suis consacré de la saisie, de l’analyse des données et de la rédaction du mémoire

6 Synthèse

Pour rendre crédible ces hypothèses, nous avons fait des analyses à travers  une vingtaine d’entretiens que j’ai eu avec des jeunes garçons et filles scolarisés ou non scolarisés, résidants dans les 13em, 14èm, 15em, 12em et 16em arrondissements de Marseille.

J’ai élaboré une grille d’entretien qui demandait des informations sur leur identité culturelle et leur intégration sociale et économique dans Marseille. 

Quels intérêts peut-on tirer des différentes manifestations organisées à Marseille Par les comoriens ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DEUXIEME PARTIE

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE VI - IDENTITÉ ET TERRITOIRE


CHAPITRE VI - IDENTITÉ ET TERRITOIRE

À travers mes recherches, je me suis intéressé beaucoup plus à la question de l’identité marseillaise et à l’importance que les jeunes d’origine comorienne résidant dans cette ville la conçoivent. En fait, Marseille étant une ville qui accueille depuis toujours, plusieurs et différentes ethnies, fait que les jeunes d’origines différentes se sentent beaucoup plus marseillais que tous.

Ce qui ramène le jeune comorien vivant à Marseille aussi de donner de l’importance à l’identité territoriale marseillaise. Pour eux cette identité marseillaise constitue un facteur indéniable d’intégration. Contrairement à la première génération qui a transposé sa culture dans Marseille dans l’esprit d’apprendre à leurs enfants leurs mœurs, tradition et la coutume comorienne désormais.

Rappelons que les Comores connaissent depuis une culture complexe. D’une part, un système social proche de l’Afrique bantoue et une culture arabo-musulmane d’autre part par la présence des shiraziens. Ce qui nous ramène à conclure que les Comores connaissent depuis belle lurette une culture métissée. Pour cela il serait un peu mal à droit de parler de l’identité culturelle et de l’intégration des jeunes comoriens à Marseille sans parler en quelques lignes de l’histoire des Comores.

1. Cadre culturel des jeunes d’origine comorienne et ses conséquences

Les jeunes d’origine comorienne (français de naissances) préfèrent se doter de l’identité marseillaise que de celle de ses parents. Beaucoup parmi eux n’acceptent plus le statut d’immigrés comme leurs parents.  Ce qui veut dire qu’ils se considèrent chez eux et un retour au pays d’origine semble définitivement écarté.

Ce qui est étonnant ces mêmes jeunes comoriens se sentent plus marseillais que français. Ils se déclarent des français et qu’ils n’ont pas envie d’aller ou de retourner un jour aux Comores.

Graphique 01: Identité de préférence des jeunes franco-comoriens à Marseille

Une remarque, les jeunes comoriens en France plus particulièrement à Marseille sont conscients  que quelque soit l’identité marseillaise qu’ils revendiquent, ils sont toujours qualifiés par le terme « jeunes issues de l’immigration»  pour désigner l’identité primaire des enfants venant de l’étranger. Mais pour eux ce sont des termes qui ne changeront jamais leur être français. En effet, au regard de notre étude (voir graphique 01 ci-dessus), 45% de ces jeunes s’identifient comme étant marseillais, alors que 15% se voient bien français et seulement 13% s’identifient comme étant comoriens. Ainsi, ces jeunes issus de l’immigration comorienne en France sont avant tout des marseillais.

Il faut savoir que l’adolescence représente une période fragile et bouleversante  dans la construction de l’identité personnelle. Une période pendant laquelle l’enfant se trouve au centre de différentes cultures à savoir celle qu’il reçoit dans la famille, à l’école et dans ses milieux de rencontre. L’enfant doit comprendre effectivement les transformations sociales par rapport à ce qu’il vit au niveau physique et psychologique.

Pour les enfants d’immigrés, cette transformation devient de plus en plus compliquée par des références contradictoires entre ce qu’ils ont retenu de leurs parents en terme d’image comme en terme de valeur et ce que transmet le monde extérieur, aussi bien à travers l’école et les autres institutions éducatives qu’à travers  le milieu de la jeunesse, un milieu populaire, transmetteur lui aussi des modèles et d’images pas toujours conciliables avec les deux autres types

En parlant de l’identité culturelle de jeunes comoriens, on constate qu’il y’a beaucoup de problèmes, car les parents aimeraient bien que leurs enfants gardent l’identité du pays d’origine. Malgré que l’influence extérieur que enregistre l’enfant ne lui permet plus de rester ou évolué avec l’identité que ses parents voulaient bien lui transmettre. Par conséquent d’énormes difficultés de transmission entre la première et la deuxième génération trouvent sa place dans les familles comoriennes.

On remarque que la première génération n’a pas pu transmettre à ces enfants en clair l’objectif d’immigration vers la France. Une immigration qui s’est faite, mais dans l’esprit de repartir après leurs réussites sociales après une accumulation de ressources suffisantes.

Il faut savoir qu’une fois qu’on soulève cette question d’identité des jeunes comoriens à Marseille, on note toujours des contradictions porteuses des conflits inimaginables. 

D’abord, il faut distinguer trois générations dans ces familles. Au sein de la génération des jeunes, il y a les classes d’âges. Chaque classe se constitue une identité ou plutôt des identités, qui sont différentes l’une de l’autre. Exemple : les jeunes nés et grandis aux Comores n’ont pas la même identité que ceux qui sont venus en bas âge ou qui sont nés et socialisés sur place à Marseille.

Les jeunes comoriens nés en France justifient leur intégration dans Marseille en se référant au droit du sol instauré sous l’ancien régime et rétabli en 1851 par les députés et réaffirmé à plusieurs reprises au cours de l’histoire (1867-1889, 1927, 1945,1973). Cette revendication des jeunes à se considérer français est relativement légitimée et légalisée par la loi Chevènement de 1997[30]. Ces jeunes remplissent pour la plupart les conditions pour devenir français.

2. Rôles des associations comoriennes à Marseille

Les jeunes comoriens de France surtout ceux de Marseille où la communauté comorienne représente un chiffre très important doivent être soutenus et aidés de près à comprendre les deux cultures auxquelles ils sont confrontés inévitablement dans la cité phocéenne.

Deux systèmes différents dont l’un d’eux sont ceux du pays d’origine qu’ils apprennent  au sein de la famille, l’autre est celui de la ville de Marseille. Sur ce, les associations comoriennes de Marseille doivent jouer un rôle d’arbitrage et de gardien des deux cultures qui s’apparentent légitimes chez ces jeunes dont la majorité est née à Marseille  

À part leur assistance et leurs soutiens aux auprès des  jeunes comoriens dans le domaine scolaire, ces associations ont un rôle d’orientation  à travers des campagnes de sensibilisations, des journées culturelles pour expliquer surtout aux jeunes comoriens nés en France qu’ils ont une culture originale qui n’est différente de celle de Marseille sans les mettre à l’écart des autres jeunes marseillais pour leur permettre une meilleure adaptation au milieu social. Les associations comoriennes de Marseille ont le rôle de faire  apparaître la présence comorienne dans cette ville à travers la deuxième génération.

Lors de nos entretiens avec les jeunes, nous avons pu constater un déséquilibre entre les deux sexes. Les garçons, par des liens amicaux qui se produisent dans la cité, ils jouent au football, au basket-ball, entres autres, avec des jeunes d’origines diverses et des jeunes issues de l’immigration maghrébine, africaine noire aussi qu’avec des jeunes français. L’intégration dans la société d’accueil à Marseille se fait difficilement par rapport aux jeunes filles comoriennes qui, d’habitude et surtout par la tradition du pays d’origine, doit rester à la maison après l’école. Peu parmi ces dernières se présentent dans les centres culturels et d’animation. Toutefois, quant aux autres activités organisées par les comoriens eux même, des activités traditionnels pour recueillir de l’argent et soutenir leurs familles restées aux pays. Elles participent accompagnées par leurs parents : D’habitude, elles sont accompagnées par les mamans. Certains parmi ces jeunes, privilégient les activités traditionnelles que toutes autres car avec elles, il y’a beaucoup d’avantage a confirmé une jeune fille née et âgé de 26 ans à Marseille.

« Je pense que dans un premier temps, les différentes manifestations organisées sont surtout un moyen pour la communauté comorienne de se retrouver et surtout d’affirmer leur propre identité ».

Par ce biais, ils parviennent à rester en contacte avec les us et coutumes bien qu’éloignés du pays d’origine.

Puis dans un second temps, ces manifestations sont de nature à responsabiliser les parents et les inciter à plus de vigilance auprès de leurs enfants qui sont nées en France afin de les faire découvrir leurs cultures et leurs modes de traditions.

En effet, un enfant qui est né à Marseille par exemple qui ne connait que les boîtes de nuit puisque c’est là-bas où il se rend avec ses amis ne peut pas accepter que du jour au lendemain, ses parents lui demandent d’accepter des coutumes qu’il n’avait jamais entendu parler ou vécues. De cette façon, ses enfants s’habituent aux différentes modes d’amusement que leurs parents font et qu’ils verront aux Comores durant les périodes de vacances.

En fait, le taux de participation des jeunes comoriens dans les centres socioculturels est de 39% désormais. Aussi, ce pourcentage pourrait être amélioré à condition qu’une politique cohérente réorganise le système suivant la demande en fixant des objectifs à atteindre. Parce que ces mêmes jeunes se trouvent en face de deux centres culturels très différents qu’ils doivent partager leur temps libre. D’abord, à l’école coranique pour apprendre et mieux connaitre la religion musulmane, religion de leurs parents. Dans ce centre religieux en effet, ils vont à chaque fois qu’ils ne partent pas à l’école française, c'est-à-dire pendant leurs temps libre ; en générale les week-ends (samedi et dimanche), beaucoup plus encore pendant les vacances. Certains jeunes affirment qu’ils leur arrivent souvent à passer  91%  de leurs temps libre et vacances à l’école coranique que dans les autres centres d’animations et culturelles. Car il est un devoir pour les comorien entant que musulmans de connaitre l’Islam rien que ses règles. Cela veut dire que 19% des jeunes comoriens à Marseille fréquentent régulièrement les centres d’animation et culturelles du quartier.

Il faudrait signaler que dans ces 19% des jeunes comoriens qui fréquentent ces centres tels qu’ils sont cités ci haut, 11,29% arrivent à lire couramment le livre saint « coran » c’est pourquoi leurs parents sous leurs surveillance, les libèrent pour comprendre aussi ce qui est dans les centre culturels du quartier. Nous avons retenu lors de nos entretiens que, les jeunes comoriens fréquentent tardivement les centres culturels et d’animations du quartier que les autres, car ils sont d’abord à l’école coranique puis dans les centres après avoir maîtrisé leur religion. L’intégration résulte aussi de la filiation familiale. C'est-à-dire qu’un enfant dont les parents sont conservateurs à moins de chance pour s’intégrer. Le secrétaire de l’association « MASSIF » m’a confié ce ci, « il est encore difficile de s’intégrer ici si on est né dans une famille conservatrice. Car ils enferment leurs enfants dans une seule culture en ignorant celle de ce pays où nous sommes nés, grandissons et continuons à y vivre ».

D’autres jeunes surtout ceux qui sont nés sur place à Marseille  fréquentent néanmoins, les centres culturels et d’animation du quartier sans aller d’abord à l’école coranique. Ces derniers on les remarque par un comportement  différent (les garçons avec le piercing, défrisages de cheveux, des plaque or, des chaînes au coût ainsi de suite)   que celui de leurs concitoyens qui restent fidèle à la tradition comorienne et aux règles qu’impose la religion musulmane à tous les croyants. Par conséquent, ces derniers arrivent certes à mieux s’intégrer dans la cité phocéenne mais ils perdent les bases de leurs origines, la tradition et la civilisation comorienne. Il semble souhaitable que les jeunes parviennent à transcender ce clivage par un comportement qui les intègre dans la société sans renier leurs origines.

Tableau 02: Fréquentation de structures socioculturelles

Genre

Nombre total des personnes par genre

Fréquentation dans les structures socioculturelles

nombre

%

Nombre

%

Hommes

25

62%

25

-63%

Femmes

25

39%

 

25

37%

Total

50

100%

50

100%

A travers notre échantillon, nous remarquons une apparition d’un pourcentage important de la fréquentation des structures socioculturelles de la part des jeunes comoriens vivant à Marseille. Ils sont présents dans les centres d’animations culturelles de Marseille même s’ils rencontrent certaines difficultés que nous allons citer ci-après.


Graphique 02 : Age des répondants

Niveau d’étude :

Par la suite de nos entretiens, nous avons retenu que dans le domaine de scolarisation, les filles occupent une place importante que les jeunes garçons. Elles représentent un pourcentage élevé que le sexe opposé car la majorité d’entre elles réussissent leurs parcours scolaire. Contrairement aux jeunes garçons qui connaissent d’échec scolaire mais qui, ces quelques personnes s’accrochent, sortent des Universités et des Institut avec des hauts diplômes que les filles.

 

 

 

 

 

Tableau n°03 : Niveau d’études des jeunes issus de l’immigration comorienne à Marseille

Genre des répondants

Diplômes

%

Bac+2

Bac+3

Bac+4

Bac+5

Jeunes masculins

08

06

06

05

52%

Jeunes féminins

10

08

04

03

48%

 

Après des analyses plus profondes, nous avons pu constater que les filles, malgré leurs efforts et engagement véritable qu’elles se donnent pour les études, connaissent une difficulté liée à leurs traditions et à leurs familles (voir graphique ci-dessous). Ce sont d’ailleurs ces difficultés qui leur permettent de ne pouvoir plus aller loin pour un niveau d’étude plus supérieur. Beaucoup arrivent jusqu’en niveau licence et quelques une jusqu’en Maîtrise.

Comme nous l’avons dit ci haut ce phénomène est d’abord lié à la tradition car les filles ont tendance à être mariée un peu plus tôt pour le grand mariage, souvent avec le cousin ou bien par un homme de son propre village pour le « prestige de la famille ». Ce phénomène est jusqu’à maintenant jugée anormale par les jeunes issues de l’immigration comoriennes à Marseille surtout par ceux qui sont nés ici parce que cela freine leur projet d’aller loin pour les études.

Une jeune fille de 25 ans qui devrait préparer son Master I de science économique nous a livré son cas. « Deux mois après la rentrée universitaire, c’était en 2007, j’ai appris par mon oncle que je vais me marier avec mon cousin, son fils, âgé de 36 ans qui est resté au pays. Je lui ai posé une question relative à mes études que je devrais continuer. Il m’a répondu que la famille m’a laissé beaucoup de temps pour les études et qu’il est temps de me marier.

Le pire, c’est que le cousin qui on m’a imposé de devenir son épouse est pour moi un grand frère car nous avons grandi ensemble dans la même maison et nous nous sommes connus entant que frère et sœur. C’est vraiment horrible de devoir se forcer à aimer comme amoureux ou mari quelqu’un de sa famille. Jusqu’à maintenant, je ne sais plus de quelle raison ils ont rompu mes études pour un mariage  contre mon gré, pendant que j’ai été capable et dynamique de poursuivre mes études, et ainsi maîtriser mon avenir tout comme mon frère qui, actuellement est âgé de 34 ans, célibataire, sans fiancé et prépare son doctorat en histoire. Il faudrait noter que cet acte n’est arrivé à moi seule mais il y’a parmi mes copines comoriennes qui ne cessent d’être confronter à des actes pareils.

Bref, je peux dire si vous me permettez que si nous, les filles n’arrivent pas à aller plus loin dans les études comme les garçons, parce que nous ne sommes plus encouragées par les parents ».

Pas d’étude

Inférieur ou égal à BEP

BAC général

BAC processionnelle

BAC +2

BAC+3

BAC+4

04

08

10

14

06

05

03

Tableaux n° 04 : Niveau d’études professionnelles des jeunes issus de  l’immigration comorienne à Marseille:

 

Cependant, comme tous les autres jeunes qui échouent dans l’enseignement général en France, les jeunes comoriens à Marseille entrent dans des écoles d’études professionnelles. Aussi, après le BEP, CAP, BTS et autres formations professionnelles, ils obtiennent du travail mais souvent pour un contrat à durée déterminé (CDD). D’autres jeunes préfèrent obtenir leurs diplômes professionnels souvent en bâtiment et quittent la cité phocéenne où il y’a une carence  de débauché pour s’installer à Paris, Lyon ou partout où ils peuvent trouver du travail.

La politique de la jeunesse en matière d’emploi est devenue l’une des préoccupations majeures qui occupent les pays développé notamment la France. Elle permet non seulement de diminuer le chômage mais  aussi elle lutte également contre la délinquance juvénile car cette politique fait entrer beaucoup de jeunes dans le monde du travail. En effet, cette politique d’insertion professionnelle profite les jeunes comoriens qui n’auraient pu bénéficier cet avantage auprès de leur pays d’origine (Comores) où les dirigeants n’ont pas mis en place aucune politique spécifique pour le devenir de sa jeunesse estimée à 65% de la population des Comores désormais selon les derniers recensements.

En France, une politique d’accompagnement des jeunes déjà majeures pour l’insertion professionnelle existe depuis, exemple : la mis en place de mission locale, la création du RMI, de l’ANPE, des structures qui favorisent et accompagnent les jeunes à trouver du travail.

Dans le cadre de notre étude nous nous demandons si les jeunes issues de l’immigration comorienne arrivent à s’intégrer économiquement sur Marseille ou pas. C’est pourquoi nous nous sommes également intéressés sur leurs situations professionnelles ; savoir combien sont-ils salariés, cerné combien sont travailleurs indépendants, mieux encore savoir combien restent-ils toujours au chômage. Toujours est-il que, grâce à nos entretiens que nous avons pu effectuer, il y’a une différence entre l’ancienne et la nouvelle génération. La première est souvent composée d’ouvriers alors que la seconde s’intègre relativement bien jusqu’à être propriétaire des structures commerciales (PMI).Toutefois, s’affiche un taux de chômage de 41% de notre échantillon.

Pourquoi l’intégration des comoriens à Marseille est elle si difficile ?

En fait, l’intégration des comoriens au sein de la société marseillaise est rendue difficile par les comoriens eux-mêmes. Les raisons sont multiples. On se demande des questions, pourquoi et comment se fait il que des jeunes comoriens par origine mais français de nationalité n’arrivent pas à s’intégrer et faire apparaître leur présence dans cette ville de Marseille comme les autres jeunes des différents pays.

D’après certaines analyses, si aujourd’hui les comoriens connaissent d’énormes difficultés d’intégration c’est parce qu’ils ne s’investissent pas, suffisamment. Ils sont peu nombreux à créer des structures commerciales, comme les petits Boucheries, Pâtisseries, Cybers, Taxiphones et autres comme les autres étrangers comme les  algériens, les  tunisiens, les  sénégalais, et les martiniquais etc.…

Pour les comoriens ils doivent lutter contre la vie dure qui frappe leur pays pour le développement communautaire. Ensuite, faire le « grand mariage « un jour. C’est là où beaucoup des jeunes comoriens recuisent le système traditionnel. Ils ne sont pas contre l’investissement aux Comores mais d’après leurs réflexions on doit aussi voir comment on peut investir en France, car c’est ici où ils vivent.

 

Tableaux N°05: sur la situation professionnelle :

Genre des répondants

Salariés/  %

Travailleurs indépendants/ %

Chômeurs/ %

Jeunes naissent en France

24,72

45

41

Jeunes nés aux Comores mais vivants en France plus de dix ans

38

36

34

 Comoriens de la première génération

37,28

19

25

 

Les jeunes quant à eux, préfèrent commencer à ’investir à Marseille pour ainsi manifester leur attachement à cette société. Suivant la prospérité des investissements, ils pourront en répercuter une partie des bénéfices aux Comores pour d’autres investissements. D'après des analyses, on remarque que le problème de l'intégration des jeunes comoriens dans Marseille n’émane non seulement de l'illettrisme de leurs parents ?mais plutôt par une passé effroyable que cette première génération a connu lors d'un séjour à Madagascar et à Zanzibar où ils ont perdu tous leurs biens. Certains ont du mal, en effet, a oublié ces événements où des comoriens, après avoir investi et faire prospérer leurs économies, ont été spolié de leurs biens lors des conflits communautaires, ayant eu lieu, à zanzibar Majunga. C’est un passé qui risque mois de se produire en France mais la prégnance est telle que certains comoriens s’y enferment.

D’abord, ce taux de chômage non négligeable de la part de jeunes comoriens de Marseille est également lié au retard qu’ils se donnent pour la prise de décision de continuer dans une école professionnelle une fois constaté que l’enseignement général ne marche plus. De ce fait, ils commencent tardivement leurs études professionnelles, contrairement à d’autres jeunes français mais de souche algérienne, tunisienne, marocaine entre autre qui anticipent leurs projets et qui sortent des écoles professionnelles avant les jeunes comoriens pour le travail. Il faudrait noter que ce taux de chômage très élevé peut avoir comme origine la faible participation de ces mêmes jeunes dans les différentes structures socioculturelles du quartier. Des centres qui favorisent l’intégration de l’enfant dans la société depuis son jeune âge. D’ailleurs, il est mal vu la personne qui vit dans la cité et qui n’a aucun lien social ou de sociabilité culturelle

En fait, le taux de participation des jeunes comoriens dans les centres socioculturels est de 39% actuellement. Aussi, ce pourcentage pourrait être amélioré mais s’il est resté comme ça d’après nos résultats ; c’est parce que ces mêmes jeunes se trouvent en face de deux centres culturels très différents qu’ils doivent partager leur temps libre. D’abord, à l’école coranique pour apprendre et mieux connaitre la religion musulmane, religion de leurs parents. Dans ce centre religieux en effet, ils vont à chaque fois qu’ils ne partent pas à l’école française, c'est-à-dire pendant leurs temps libre ; en générale les week-ends (samedi et dimanche), beaucoup plus encore pendant les vacances. Certains jeunes affirment qu’ils leur arrivent souvent à passer  91%  de leurs temps libre et vacances à l’école coranique que dans les autres centres d’animations et culturelles. Car il est un devoir pour les comorien entant que musulmans de connaitre l’Islam ne serait ce  que ses règles fondamentales. Cela veut dire que 19% des jeunes comoriens à Marseille fréquentent régulièrement les centres d’animation et culturelles du quartier.

L’idée de ne plus s’investir en dehors du territoire comorien  demeure fortement dans la conscience collective. On peut dire que ces événements qui marquent tous les comoriens restent une des raisons qui leur permet  de ne plus avoir ni le courage ni la confiance d'investir en dehors du territoire comorien même ici en France qui est un pays de paix où les lois sont rigoureusement respectées avec sa qualification de pays des droits de l’homme.

Quand on demande aux anciens de faire quelque chose à Marseille, ils répliquent en se souvenant de  ce qui s'est passé au Kosovo: les kosovars n'ont jamais pensé qu'une histoire aussi horrible entre eux et leur confrère de la Bosnie pourrait un jour se réaliser.

Cependant, les jeunes surtout ceux qui sont nés en France rejettent ces idées qu’eux même jugent sans aucun sens. Quant à ces derniers si de tels actes si terribles arrivent aux comoriens à Madagascar et à Zanzibar c'est parce que ce sont des étrangers qui vivaient dans un territoire qui ne les appartenaient pas.

Contrairement à notre situation, car, certes on est des comoriens parce que nos parents viennent de là bas, mais on est des français par naissance et il n'Ya aucune différence entre nous et les autres de même statut.

Les jeunes pensent différemment de la première génération, malgré qu'il manque un sérieux  encadrement pour les orienter. D’ailleurs, beaucoup des parents restent convaincus qu'il serait meilleur pour leurs enfants de s'investir dans Marseille. Ils trouvent qu'il est temps aux différentes associations comoriennes en coopération avec la FECOM de jouer ce rôle d'encadrement.

Ces associations peuvent en tant qu'institution de bienfaisance et d'accompagnement pour le développement des Comores, diriger ces jeunes vers des projets fiables. Ainsi, le « grand mariage » en soi n’explique plus toutes les difficultés d’intégration. Les événements dramatiques de Majunga et Zanzibar influent sur les comportements, de certains comoriens et compliquent leur intégration.

Ce qui fait mal aujourd’hui, ce sont les personnes de la première génération.   Car certains parmi eux rencontrent d’énormes difficultés d’intégration et  particulièrement à Marseille tout comme aux Comores où ils sont absents depuis qu’ils ont quitté. C'est pourquoi on trouve des vieux retraités comoriens qui, au lieu de retourner dans leurs pays préfèrent rester en France et mourir  plutôt que de retourner aux Comores.

Une partie de l’ancienne génération vit un psychodrame quant au retour au pays d’origine. En effet, ils ont raté leur intégration en France pendant leurs vies actives et de surcroît, ils n’ont pas préparé leur retour aux Comores. Sans assise, ils ont du mal à décider pour rentrer et préfèrent ainsi rester en France couler le reste de leurs retraites.

Il faut savoir que l’idée de s’organiser pour le développement communautaire des Comores vient de la deuxième génération, celle qui est venue des Comores en âge adulte consciente de la vie dure qu’elle a laissé là bas.

C’est encore elle qui a commencé l’histoire des activités comoriennes à Marseille pour générer beaucoup d’argent pour les Comores de demain. Elle pousse  également leurs jeunes frères, sœurs et enfants à penser à procéder de la même façon. Penser qu’un jour ils retourneront aux Comores pour s’installer peut-être définitivement.

En projetant profondément nos recherches sur la communauté comorienne de France plus particulièrement celle de Marseille où se base mon étude on constate, qu’il y’a plusieurs sortes de visions, de différentes manières de penser et de voir les choses des comoriens mais on ne peut que citer trois façons ici. La première génération a sa façon de voir comment doit se porter le comorien qui est purement français car ils ont quitté le pays pendant la période de la colonisation des Comores où les français ont tenté d’imposer leurs modèles de civilisation sur les comoriens malgré pour les colons car ça n’a pas marché.

Cette première génération ne trouve plus nécessaire de contribuer ou de s’investir pour les Comores. Nombreux n’acceptent plus la famille élargie c'est-à-dire s’occuper de ses neveux, nièces, cousins et cousines voire plus encore quand on a les moyens.

Il faut savoir que le « grand mariage » ne leur tient pas la tête (comme les autres comoriens qui ont eu la chance de vivre au pays et vivre encore ces prestations coutumière), parce que ce sont certes des comoriens mais qui ont toujours passés une longue partie de leurs vie à l’étranger exemple à Madagascar et à Zanzibar avant de venir en France.

Il suffit de bien regarder pour remarquer que 90% de la première génération a quitté soit Madagascar soit Zanzibar pour la France sans passer par les Comores où ils étaient déjà absents depuis longtemps. D’autres sont retournés aux Comores après les deux terribles événements cités ci haut mais les conditions de vie les ont vite incité à émigrer de nouveaux pour la France et l’Angleterre. Elle vit en réalité à la française et en dépit des problèmes de langue auxquels elle est confrontée. Cette génération traverse donc un problème d’acculturation.

L’absence de la première génération aux Comores a pu également écarter un encrage réel envers le pays d’origine. Elle est ainsi moins engagée quant aux mœurs et traditions qui structurent la culture comorienne.

D’ailleurs ils (Ma Sabena) se sont dérobés d’un principe courant aux Comores qui consistent à construire une maison en dure pour ses sœurs et/ou ses nièces et même pour soi même. Ils se défendent en effet, qu’un tel investissement est du moins intéressant considérant que la vraie préoccupation consiste à assumer leurs charges en France hexagonale où ils vivent. Un navigateur de 79 ans qui pourrait, si l’on peut dire, représenter cette génération m’a confié son analyse sur ce point en ces termes « je m’intéresse de ma vie d’ici où je vie et non des Comores où, éventuellement, je peux aller passer mes vacances d’été et de façon ponctuelle ». 

Des préoccupations sanitaires ne sont pas moins négligeables à des personnes d’une telle catégorie d’âge. Elle sait bien qu’elle a besoin d’un suivi médical permanent pour lequel les Comores sont incapable d’en assurer. Il s’agit, de toute évidence, d’une génération qui voulait parfaitement s’intégrer dans la société marseillaise dont la barrière de la langue et les autorités locales n’ont pas facilité cette aspiration.

Quant à la deuxième génération on peut distinguer deux sortes de pensées. Celle de ceux qui sont vénus des Comores et celle des enfants qui sont nés sur place à Marseille. Les jeunes venant des Comores sont très rattachés à leur pays d’origine. Beaucoup sont vénus pour poursuivre leurs études supérieures dans l’esprit de retourner aux Comores dans la perspective  de les développer. D’autres sont vénus toujours de là bas mais pour travailler et entretenir leurs familles qui sont restées au pays. Ces groupes ont presque la même vision de voir émerger une génération capable de constituer un front de la diaspora en faveur du développement des Comores.

Pour eux, le mot « intégration » ne devrait plus leur concerné, étant entendu qu’ils sont français de naissance et de fait. Ils pensent, relativement à juste titre, que du fait qu’ils sont nés en France avec un parcours scolaire et professionnel comme le leur, ils ne sont plus concernés par cette question. Ils justifient cette différence par ces jeunes français de souche comorienne qui se sont présentés aux élections municipale de 2008. Deux sont d’ailleurs des élus du 1èr et 7ème arrondissement de Marseille. Il s’agit de Haidar Nassur (adjoint au Maire) et Elyzabette.

La deuxième génération n’a pas la même appréciation sur le sens qu’on attribue au mot « intégration ». Ce sont des étrangers en témoigne leurs situation administrative et ont en tête l’idée d’un retour prochaine. Ils souhaitent s’intégrer mis pas au sens définitif de rester en France pour toujours. En ce sens ils s’investissent de façon relative.

La présence des jeunes comoriens à Marseille ne s’arrête pas là seulement parce qu’il y’a effectivement d’autres qui travaillent en qualité des contrôleurs de la SNCF à la Gare de St Charales (la plus grade de Marseille) et des contrôleurs dans les Bus métros et tramways aux sévices de Marseille sous administration de RTM. Encore plus, dans le domaine de la musique, un des jeunes comoriens du nom de Soprano, chanteur de Rap (Mkazi Comores) demeure actuellement le plus écouté dans les stations des radios marseillaises.

Une comparaison avec d’autre français de souche algérienne devrait tenir compte de l’installation très ancienne de la première génération de celle-ci. En effet, la première génération des Comores date des années 1940 alors que les algériens demeuraient déjà.

C’est normal selon l’histoire de ces deux pays anciens colonies française. Il faut savoir que l’Algérie était pour la France une colonie du peuplement où une partie de la population française était installée là bas, ils cohabitaient avec les algériens depuis 1830 jusqu’en 1962 presque un siècle et trente deux ans date pendant laquelle ce pays a pris son indépendance.

On ne peut pas ignorer toute cette longue période de cohabitation de ces deux peuples parce qu’à partir de là quelques soient les difficultés qui peuvent exister entre les la France et l’Algérie le système de colonie de peuplement a assimilé les français et algériens pour vivre ensemble. On se rappelle des pieds noirs, (français nés en Algérie).

Contrairement aux Comores qui faisaient parties des colonies d’exploitation de la France. Une colonie où la France n’avait pas placé beaucoup de français qui pouvaient  permettre à la langue française de se développer et être parlé par la majorité des comoriens. Une colonie où l’école n’était pas libre pour tous les comoriens avec un modèle d’apprentissage basé sur une forte sélection qui sanctionnait beaucoup d’enfants comoriens de cette époque (la première génération) qui pourraient faire mieux. Une colonie, enfin, où la distance qui la sépare qui la sépare des Comores est à elle seule un motif de désintérêt par rapport à une Algérie si proche et si ressemblante à la France.

 


 

 

 

 

 

DISCUSSIONS ET CONCLUSION

 

           


DISCUSSIONS ET CONCLUSION

Il est plus difficile à estimer la population comorienne à Marseille pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce qu’elle est la plus récente des migrations africaines que la France a connues. Des migrations qui sont de nationalité française, de naissance, par conservation, par réintégration ou par acquisition.

Pour faire une analyse sur les comportements humains de l’intégration des migrants dans le pays d’accueil, nous avons procédé à des entretiens, mesurer la part des outils socioculturels accessibles aux jeunes issues de l’immigration et confronter leurs part d’engagement allant dans ce sens. Cette étude nous pousse également à porter nos réflexions sur les moyens, voire les parcours que l’immigré peut suivre  pour mieux s’intégrer en France. Aussi, nous avons mis en exergue les comportements et mentalités sociales et anthropologiques d’une communauté d’immigrée issue d’une société féodale basée sur l’appartenance villageoise.

En fait, la société comorienne, plus particulièrement à la Grande-Comores (Ngazidja) où l’individu est fortement dépendant de la collectivité, la famille et à fortiori le village prennent une dimension et une place non négligeable. C’est d’ailleurs, cette identité culturelle et communautaire fortement traditionnelle que nous nous sommes appuyés pour étudier les différentes facettes de l’identité et de l’intégration des comoriens de Marseille.

 

A. Discussions

1. L’organisation socioculturelle française comme facteur d’intégration socio-           économique

Marseille, deuxième ville française est la première ville d’accueil des ressortissants comoriens en France. De part sa situation géographique par rapport aux activités portuaires et le climat, Marseille demeure la ville de la France où s’installent beaucoup de comoriens que dans d’autres villes. Après l’indépendance, une seconde vague d’immigration est entrée en France pour des raisons d’étude, de santé et de travail. Il s’agit d’une immigration classique des pays du Sud vers les pays du Nord qui se pratique jusqu’à nos jours.

C'est-à-dire que la dégradation de la vie sociale en générale pousse les personnes à migrer vers des endroits où elles peuvent espérer trouver des meilleures conditions de vies. Celle-ci s’est prospérée par le recours d’un dispositif humanitaire français, des années 1980. Il s’agit de permettre aux migrants de faire venir leurs épouses et époux et ainsi fonder des familles sur place. C’est la fameuse « regroupement familial » dont beaucoup de comoriens venus travaillé ont profité de ce dispositif pour faire venir leurs femmes et enfants qui étaient restés aux Comores. 

Pour faciliter l’intégration sociale et économique des jeunes issues de l’immigration comorienne dans cette ville cosmopolite, des structures socioculturelles dans chaque quartier sont mises en place. Aujourd’hui, la jeunesse comorienne à Marseille s’identifie comme des marseillais à part entière. On peut constater que cette jeunesse franco-comorienne, seulement 45% reconnaissent cette appellation contre 29% qui se prennent pour des marseillais et 26% seulement se considèrent des comoriens à part entier.

Dans le domaine de la scolarisation nous avons pu constater que les filles représentent un pourcentage important que les garçons même si ces derniers restent jusqu’à maintenant les plus diplômés. Par rapport aux diplômes  notre échantillon affiche 52% des jeunes garçons qui sortent des universités et instituts français avec Bac plus 5 contre 48% des jeunes filles qui sortent de ces mêmes institutions avec le même diplôme. Les raisons sont expliquées ci haut dans notre développement. Par conséquent, nous pouvons mentionner ici, dans notre travail que le soutien pour le maintien de ces centres socioculturelles sur Marseille, peuvent permettent  un accès facile à l’intégration sociale et économique des jeunes franco-comoriens.

2. Intégration sociale par les faits socio-anthropologique des comoriens

L’immigration comorienne en France est la plus récente selon l’histoire de l’immigration étrangère à la métropole en générale. Ensuite, elle est restée moins visible aux yeux de la  communauté française. Cependant, il a fallu attendre l’assassinat du jeune comorien né Ibrahim Ali par les colleurs d’affiches du front national au début de l’année 1995.Cet événement raciste et tragique a propulsé un mouvement de la diaspora comorienne d’une ampleur jusque là inconnue où plus de 10 000 comoriens venus de toute les régions de l’hexagone ont manifesté leurs colères à Marseille.

A travers ces manifestations pacifiques organisées suite à la mort de ce jeune adolescent franco-comorien, les français ont découvert à Marseille cette communauté très liée et solidaire, tournée vers le pays d’origine. Ils découvrent pour la première fois la communauté comorienne, une communauté très organisé socialement et rendue aussi solidaire pour son tempérament de nature discrète et une intégration inachevée et donc moins visible.

Les jeunes comoriens à Marseille participent à des actions culturelles à partir d’une éducation mise en valeur par un transfert souvent informel dans les écoles coraniques et dans les associations villageoises créées à Marseille. En effet, selon nos enquêtes nous avons pu constater les raisons qui expliquent le non fréquentation des jeunes dans les centres; car lors des vacances d’été ils vont à l’école coranique des quartiers.

Remarquons que sur 58% de ceux qui fréquentent ces centres, 39% ont un avis favorables contre 19% qui pensent plutôt le contraire quant à l’interêt et l’influence de ces centres pour une meilleure intégration. On  ne peut pas non plus affirmer que les jeunes nés en France se desinteressent totalement. Mais leurs participations est moins importantes et moins fréquentes que le font ceux qui sont venus après avoir fêté leur dixième anniversaire aux Comores.

Ceci étant dit, on peut constater que ceux qui ont assimilé les bases de l’identité culturelle du pays d’origine sont plus susceptibles à s’adapter à l’intégration du pays d’accueil.

B Recommendations

Au niveau du soutien et de l’orientation des jeunes issus de l’immigration comorienne à Marseille :

1     Tout d’abord, d’après notre étude, ce travail de soutien et d’orientation de la jeunesse comorienne immigrée dans la cité phocénne est un travail qui depasse le cadre familial et que seules les associations comoriennes à Marseille peuvent assurer ce rôle. Ainsi, ces associations doivent avant tout porter une étude sur le paysage Marseillais pour qu’elles soient d’abord en mesure de systématiser ces études d’impacts sur l’environnement conformement à ses exigences (la culture, la socité, les textes envigeur) pour par la suite être capable d’assurer un suivi-évaluation-contrôle effectif à cette jeunesse comorienne.

Au niveau de la lutte contre l’échec scolaire et la délinquance juvenil dans la cité.

2     Les associations comoriennes de Marseille doivent également favoriser le contrôle et la réduction de la croissance de l’echec scolaire et de la délinquance juvenile en intégrant un volet de renforcement du soutien scolaire relative à l’environnement marseillais dans les projet qu’elles financent au court de l’année.

Au niveau de l’intégration des jeunes comoriens à Marseille.

3     Engager les associations et la FECOM (Fédération des Comoriens de Marseill) dans l’action de surveillence de près et/ou de loin cette jeunesse en nouant des relations étroites avec d’autres structures étrangères à Marseille afin de pouvoir à travers les échanges qui peuvent exister entre les deux structures, profiter la compétance de ses partenaires à soutenir les jeunes comoriens dans ses efforts engagés en faveur de l’intégration dans la ville.

4     Au niveau de la FECOM, (Fédération des Comotiens de Marseille).

Entant que fédération qui gére l’ensemble des associations comoriennes de la ville de Marseille, elle peut faciliter et orienter la tâche de ces dernères en clarifiant les missions et rôles respectifs des associations villageoises et/ou des quartiers en charge de soutenir les jeunes, et définir un circuit de circulation de linformation entre ces structures associatives afin d’optimiser leurs interventions et actions en faveur de la protection des meurs,traditions comorienne sans pour autant rejeter totalement celles du pays d’accueil. Car la FECOM est la première intitution comorienne à Marseille en charge de moyen suffisants(matériels, humains et financier) pour garantir une capacité et une efficacité plus grande dans le pilotage et la coordination des ations associatives mise en place.

5     Elle (la FECOM) peut aussi contribuer à la mise en place d’un mécanisme de concentration et de coordination intra et extra sectoriel par rapport aux arrondissement et quartier à forte présence comorienne permettant de définir une vision globale, une démarche d’ensemble, une intégration transversale et une gestion intégrée des questions de la jeunesse comorienne à Marseille.

5     Au niveau cadre politique.

Les associations devraient vulgariser leurs intentions et capacité en matière de la politique de la jeunesse comorienne auprès des familles (parents de ses jeunes), des acteurs et partenaires, à travers des cycles de formations, d’éducation relative à l’environnement de la jeunesse et sous forme de brochures simple pour accélerer leur appropriation et pour permettre leur application. Aussi, poursuivre la politique actuellement menée par certains associations, voire l’intensification de l’enseignement religieux (école coranique) dans les locaux associatifs comme le souhaite les parents des jeunes. Cette méthode peut permettre aux associations de gagner la confiance de la première génération. Car pour aboutir aux résultats escomptés les association doivent travailler en commun accord avec les familles. Parce que à trvers, les familles, les associations peuvent reccueillir des information sur l’enfant(les jeunes) par rapport à son évolution pour mieux cerner les difficultés que ait l’enfant afin de pouvoir elles (les associations) aussi réagirpour résoudre le problème.

Le sport et la culture, un moyen plus efficasse pour l’intégration.

6     Les associations peuvent également faciliter l’intégration de ces mêmes jeunes dans la cité phocénne en les appuiyant pour leur participation pleine et active aux différents- activités sociculturels et sportifs dans les quartiers. Car à travers ces activités ils peuvent bien évidemment rencontrer des jeunes françaises d’origines et des françaises mais de souche magrhébine, africaine, américaine, asiatiques et autres pour assurer leur intégration dans cette vile cosmopolite.Il est à noter que, en assurant la participation des associations au coût des investissements matériels, financier et moral peuvent travailler les jeunes parce q’ils comprendont en retour que derière eux il y des structures qui les contrôlent et qui les soutiennent. Aussi, il serait mieux pour l’intégration des jeunes comoriens à Marseille de maintenir ce geste voire l’accroitre. Car, ce coût peut mettre en place une veritable organisation des jeunes et engendrera un avenir prometteur pour ces derniers.

7     Bien évidemment, tous ces engagements que les associations comorienne peuvent réaliser auprès de la communauté comorienne à Marseille en particulier les jeunes, trouvent leur trauction dans la section de fonctionnement du budget avec pour conséquence une augmentation du déficit de fonctionnement. Celui ci demande une bonne organistation au sein des associations comorienne. Tout d’abord, le manque des professionnels associatifs dans les associations comoriennes engendre beacoup de difficultés dans l’administration des associations. Ainsi, il serait souhaitable aux responsables associatifs comoriens à Marseille de bénéficier des formations auprès de professionnels. Et puis, faire appels à des spécialistes voire des consultant en politique de jeunesse, en organisation associatives et autres pour permettre à leurs associations d’être en mesure de soutenir efficacement ceux qui sont dans le besoin.

 Conclusion

Les résultats de notre étude sur l’identité culturelle et l’intégration socioéconomique des jeunes issues de l’immigration comorienne à Marseille sont très complexes. La jeunesse comorienne en France plus particulièrement à Marseille fait face à deux cultures très différentes dont l’une (la culture comorienne) ne laisse pas une ouverture à l’autre (à la culture française).On remarque en effet, qu’il y’a un rapport complexe et dualiste qui existe entre  le pays d’origine (les Comores) et le pays d’accueil.

Par exemple : le « grand mariage » freine les comoriens en général à mieux s’intégrer dans la société française. Car toutes leurs épargnes sont exclusivement dilapidées dans cette pratique. Ce « grand mariage engage beaucoup de dépenses pour sa réalisation. Une masse financière qui aurait pu être investie dans des projets entrepreneuriales et ainsi permettre aux comoriens de s’intégrer économiquement. C’est un des points que le comorien doit repenser et ainsi rivaliser avec les maghrébins, sénégalais et autres communautés qui se lancent dans des activités commerciales (épicerie, taxiphone, boucherie…)

Quant à la religion, l’islam constitue une valeur de référence de la vie communautaire comorienne de Marseille mais n’établit pas en soi, un frein pour l’intégration sociale et économique. D’ailleurs, l’Islam prohibe tout accès de quelques natures que ce soit. Un principe que le comorien déroge lors du « grand mariage » avec des dépenses colossales en tous genres (alimentaires, vêtements, finances…). Par ailleurs l’islam favorise la vie en société, l’entre aide et favorise aussi le commerce. Alors que peu des comoriens à Marseille ont l’idée de se lancer dans ce domaine.

Dans le cadre de cette étude, nous avons pu constater que la présence des structures socioculturelles dans les quartiers, ne suffisent pas pour faciliter une meilleure intégration socioéconomique des jeunes  issus de l’immigration comorienne à Marseille.

Bref, pour une meilleure politique d’intégration de ces derniers à l’image de Marseille, d’autres paramètres peuvent être envisagés notamment par les associations villageoises dans les quartiers à fortes concentrations Comorienne. Par exemple nouer des relations avec des associations étrangères qui existent déjà dans leurs quartiers et/ou dans la ville pour permettre aux jeunes comoriens de découvrir d’autres civilisations et cultures qui ne sont forcement pas les leurs afin de s’ouvrir d’avantage au monde et à sa diversité et à sa compétitivité.


Bibliographie

            Jacques Barou, « Europe terre d’immigration, flux migratoires et intégration », Presses Universitaires de Grenoble éditions, seconde édition.

            Sous la direction de Bernard Falga, Catherine Wihtol De Wenden, Claus Leggewie, « De l’immigration à l’intégration en France et en Allemagne », Cerf éditions

            Rapport au premier ministre, « Affaiblissement du lien social, enfermement dans les particularismes et intégration dans la cité, haut conseil à l’intégration », la Documentation française éditions, collection des rapports officiels

            Hervé Beauchesne, José Esposito, Enfants de migrants, Presses Universitaires de France éditions

            Karima Drieche-Slimani et Fabienne Le Houerou, Les comoriens à Marseille d’une mémoire à l’autre, collection, monde- N°1336-Mai 2002 ISSN : 0336 5816-ISBN : 2-7467-0148-O-14,95 -7Euros

            François Lorcerie (dir) avec Slahddine Bariki, Les étrangers face au droit, les populations magrébine et comoriens de Marseille, Rapport de recherche, février 1999

            Jocelyne cesarie, Alain Moreau, Alexandra Schleuer-Lindenmanville, Plus marseillais que moi, tu meurs ! Migration identité et territoires à Marseille.

            Marie Anged d’Adler Le cimetière musulman de Bobigny, lieu de mémoire d’un siècle d’immigration, collection français d’ailleurs, peuple d’ici-HS N°147-janvier 2005-ISSN : O336-5816-ISBN : 2- 7467-0597-4-14,95Euros

             Présenté par Géraldine vivier sous la direction de Maria Casio, Les migrants Comores – France, Logique familial et coutumier à Ngazidja, Thèse de doctorat en sociologie et démographie sociale, Université Paris X Nanterre janvier 1999, côte K3 Vivi 1999

            Ministère de la justice, Mission de recherche « droit et justice », programme « les étrangers face au droit »,

            François Lorcerie avec  slahddine Bariki, François Bruchi, Les populations d’origines maghrébine et comorienne de Marseille, Rapport de recherche , février 1999, CNRS-IREMAM institut de recherches et d’étude sur le monde arabe et musulman 3-5 avenu pasteur, 13617 Aix – en Provence cedex 1 côte K3 LORC 1999 INED.

            Lequin Y. : La mosaïque française, Larousse éditions.

            Milza P. : Thèse sur les Italiens en France

            Noiriel G. : Histoire de l’immigration in Actes de la Recherche en sciences sociales N°54 -octobre 1984.

            Noiriel G. : Le creuset français

            Schor R. : L’opinion française et les étrangers de 1919 à 1939 (Publications de la Sorbonne

            Schor R. : Histoire de l’immigration en France (E. Colin - Col U)

            Temime E : L’immigration espagnole dans le Sud-est de 1861 à 1936 in Ethnologie française


Annexes

Grille d’entretien

Commentaire de l’enquêteur :

Lire attentivement les donnés du questionnaire avant de l’administrer « Identité culturelle et intégration socio-économique des jeunes comoriens à Marseille »

Nom de l’enquêteur : Abdourahim Bacari

I.  Identification du répondant

1.

Civilité            M.                                                     F

2. Arrondissement 

3. Né(e) en France                             aux Comores                          Autre pays 

Age : 15 à 20 ans                    21 à 25 ans                 26 à 30 ans             31 à 35 ans

Si Né(e) aux Comores, à quel âge êtes-vous  venu en France ?

4. Entre 0 et  12 ans                   entre 13 et 17  ans

Entre 18  et 24 ans                                   25 ans et plus

5. Nationalité       Française               Comorienne               Autre

II. Situation Socioprofessionnelle

6. Quel est votre niveau d’étude ?

   Pas d’étude               Inférieur ou Egal à un  BEP                  Bac général 

BAC professionnel                               BAC +2                               BAC+3

 BAC + 4 et +

7. Si vous travaillez, quelle est votre situation professionnelle ?         Chômeur                  

Salarié                                                    Travailleur Indépendant

8. Dans votre emploi, êtes-vous ?

Ouvrier                                      Technicien                          Cadre

9. Quel est votre type de contrat de travail      ? CDD                 CDI                      Saisonnier

     

 

 

III. Rapport du jeune avec son milieu social

10. Vous vivez ?

 Chez vos parents                            

Chez un autre membre de votre famille (à Préciser)………………..

 Dans un foyer   de jeunes travailleur   /   Dans  un foyer d’action éducative         

 Autre (à préciser ………………………………………………………………………………..

11. Avez-vous des amis(es)  à Marseille ? Ou                             Non

12. Si oui, quelles sont leurs pays d’origine ?  Comores                                                     

 

France                                Autre à préciser …………..

13. Où habitent vos amis(es) de Marseille ? Dans votre cité                Dans votre quartier

Ailleurs (préciser………………………

14. Avez-vous fréquenté une école coranique ? Oui                            Non

15. Si oui où avez –vous fait l’école coranique ? 

En France                       Aux Comores                               Dans un autre pays

16. A quel âge avez-vous fréquenté l’école coranique ?

De 6 à 9 ans De 10 à 13 ans                                    De 14 à 16 ans

IV. Rapport du jeune avec son milieu culturel

17.  Dans votre quartier, fréquentez-vous  le centre social ?  Oui                   Non

18. Si oui, selon quelle fréquence ?                                   Souvent                                                        Rarement  

 

19. Dans votre quartier, fréquentez-vous le centre d’animation culturel ?  Oui                        

 

Non

20. Si oui, selon quelle fréquence ? Souvent                             rarement

 


21. Fréquentez-vous une bibliothèque ? Oui                         Non

22. Si oui, selon  quelle fréquence ?     Souvent                         Rarement

23. Allez-vous au cinéma et au théâtre ?  Oui                               Non

24. Si oui, avec qui vous accompagne ?

Les parents   La fratrie                                 un collatéral                                                              

 

 Des amis(es) d’école

 

25. Participez-vous à des manifestations culturelles de comoriens à Marseille ? Oui                    

 

Non

Si oui, les quelles ? Toirab                 Madjilissi      Oukoumbi                   Wadaha                   Concerts

26. Comment trouvez-vous les manifestations culturelles et traditionnelles   comme  le Twoirab, Madjlisse et les autres qu’organisent les comoriens à Marseille ? (une seule réponse possible)

 Nécessaire                               Important                             Peu important

27. Citez deux raisons motivant votre réponse ?.......................................................................................................

………………………………………………………………………………

 

 

V. Intégration à la citoyenneté

28.  Avez-vous une carte électorale ?     Oui                                          Non

29. Votez-vous régulièrement lors des élections?  Oui                        Non

 

30. Vous prenez part a une Parti Politique ?         Oui                         Non

31. Etes –vous inscris dans une liste électorale ? Oui                         Non

 32. Avez-vous déjà adhéré dans une association ?

Association culturelle

Association de solidarité

Association d’aide humanitaire 

Association d’animation locale

Association religieuse                         

Association sportive                      

Association à caractère professionnelle 

ONG international                                        

Parti politique

Syndicat

Autres

 

 33. Investissez-vous pour le fonctionnement de l’un d’entre  elle ?

Régulièrement                                                occasionnellement

Presque jamais                                                         Jamais

De quel sens ?

Soutien Moral                           soutien  financier                       soutien physique

 

.Vous vous êtes déjà présenté dans une élection ?

Municipale                               législative                               sénatoriale                                           jamais

 34.  Avez-vous des visions politiques ?

Oui                                                 Non

J’adhère                                     je prends part                               je représente 

35. Participez –vous sur le développement de la Ville  de Marseille?  Oui                          

Non

 

 

 

 

 

                                       

 

 

 

 

Généralement chaque membre de la diaspora Comorienne est inscrit à une association, le plus souvent d’entraide et de solidarité entre les membres du village d’origine. On dénombrerait près de 300 associations de Comoriens à Marseille. Ces dernières réalisent leurs projets grâce aux cotisations des adhérents et les recettes de soirées dansantes « le Toirab »[31] et concert) et « le Madjilis »[32] organisés pratiquement tous les samedis à Marseille. Ainsi, les Comoriens de l’étranger en général et ceux de Marseille en particulier deviennent les premiers bailleurs de fonds de la République des Comores. Nous noterons

 

 

 



[1] [1]  Jean Gue bourg, Migrants et Clandestins de la Grande Comores, Cahiers d’outre mer (191), 48ème Année, juillet septembre 1995, p. 295-318.

Commissariat Général au Plan/Comores, Recensement Général de la Population et de l’Habitat, septembre 2003

[1] La chaud Jean-Pierre, La pauvreté aux Comores: Concepts, mesure et analyse, BIT-PNUD, bureau des Comores, 2000

[2] Jean Gue bourg, Migrants et Clandestins de la Grande Comores, Cahiers d’outre mer (191), 48ème Année, juillet septembre 1995, p. 295-318.

[3] Jean Gue bourg, Migrants et Clandestins de la Grande Comores, Cahiers d’outre mer(191), 48ème Année, juillet septembre 1995, p. 295-318.

[4] La chaud Jean-Pierre, La pauvreté aux Comores: Concepts, mesure et analyse, BIT-PNUD, bureau des Comores, 2000

[5] Banque Mondale, Remittances to Comoros-volume, Trends, Impact and implications Africa Region Working Paper Series N°.75-October 2004

[6] CGP/Comores ; Évaluation nationale du programme d’action de Barbade +10 ; 2004

 

 

[8] Il s’agit des personnes âgées, les chefs coutumiers, les notables les autorités religieuses

[9] Le Village ou Mdji : Si les géographes distinguent habituellement la vie des villes de celle des campagnes. Mais aux Comores, la ville ou le village est l’endroit où l’on vit, tandis que la campagne et la mer sont les lieux de travail

[10] Sultan Chouzour : Le pouvoir de l’honneur-Tradition et contestation en Grande Comore, l’Harmattan Archipel des Comores ; 1994

[11] Le Bangwé ou Pangahari : C’est le symbole vivant et le signe évident de l’arrondissement coutumier. C’est un lieu privilégié, indispensable à tout le déroulement des activités coutumières. C’est également la scène grandeur nature    se nouent et se dénouent les conflits, où s’affirment les pouvoirs, où se règlent les grands problèmes locaux,  régionaux et même au niveau de toute l’île, et où ont lieu les danses. C’est en fait le lieu où chaque comorien veut un jour installer sa part d’autorité au terme de son ascension coutumière (Sultan Chouzour, 1994).

[12]  Marcel MAUSS, Essai sur le don. Formes et raison de l’échange dans les sociétés archaiques ; 1924

[13] CGP/Comores ; Évaluation nationale du programme d’action de Barbade +10 ; 2004

 

[14] Nom attribué aux comoriens chassés à Madagascar en 1977 après le massacre de Manjunga dont ils étaient victimes.

[15] CGP/Comores ; Recensement Général de la population et de  l’habitat, 1991

[16] Deuxième président des Comores indépendantes de 1975 à1978

[17] Karima Drieche-Slimani et Fabienne Le Houerou, Les comoriens à Marseille d’une mémoire à l’autre, collection, monde- N°1336-Mai 2002

[18] Jean Gue bourg, Migrants et Clandestins de la Grande Comores, Cahiers d’outremer (191), 48ème Année, juillet septembre 1995, p. 295-318.

 

[19]  Commissariat Général au Plan/Comores, Recensement Général de la Population et de l’Habitat, septembre 2003

[20] [20] Lachaud Jean-Pierre, La pauvreté aux Comores: Concepts, mesure et analyse, BIT-PNUD, bureau des Comores, 2000

[21] Salim Hatubou (écrivain franco-comorien) : Article paru dans l’Humanité du 19 juin 1999

[22] Joueur franco comorien originaire d’Iconi en Grande Comore qui a été une grande référence de l’intégration des jeunes comoriens dans la citée phocéenne.

[23] Politique adoptée  par Sarkozy qui consiste à choisir les jeunes les plus dynamiques du monde souhaitant après les émeutes douloureuses des banlieues de décembre 2002

[24] Le Toirab : c’est le spectacle le plus populaire aux Comores, le plus attendu et le plus significatif de tout le grand mariage. Il a lieu le samedi soir, la veille de l’admission du mari dans la maison nuptiale (Sultan Chouzour, 1994). A Marseille, le Toirab est joué par des artistes comoriens installés en France et ou venus pour une tournées en France. Son organisation dans un cadre privé est l’occasion de sortie pour plusieurs des comoriens de Marseille souvent sur invitation communautaire. Les associations villageoises organisent le Toirab pour la mobilisation de fonds pour la réalisation de projets communautaires aux Comores.

[25] Madjilis : est un mot arabe dont le sens littéral désigne un lieu où siège une assemblée. Un lieu de réunion en somme. Aujourd’hui, son sens contemporain désigne un conseil. Dans le cadre comorien, notamment à Ngazidja, le Madjilis a toujours consisté en une cérémonie, aux aspects à la fois festifs et religieux, organisé à l’occasion du Grand-mariage. On y chante des invocations sous forme de poèmes aux sons rythmés de tambourins et de flûtes. L’importation du Madjilis en France tient principalement, ce nous semble-t-il, à trois raisons : 1- Pratique culturelle, le Madjilis concourt à la socialisation des jeunes Comoriens de France aux activités culturelles de leur pays d’origine. 2 - Depuis la fin des années 90, le Madjilis se développe essentiellement pour la mobilisation de fonds pour financer des initiatives et les actions de développement communautaires villageois. 3- Le Madjilis, enfin, est l’occasion offerte aux notables comoriens de France (ceux qui ont fait leurs grand-mariage) de se parer de leurs « habits d’honneur » qui, autrement, moisiraient dans une valise.

[26] Koffi Anan. Rapport sur la situation des enfants dans le monde, Unicef, 2003

[27] Tonton signifie en comorien. C’est lui qui donne l’ordre au mariage car c’est en même temps lui à qui on attend les sacrifices de celui-ci notamment les charges.

[28] Cette pratique est bien vivante actuellement aux Comores même si les futurs sont nés en France, tradition oblige

[29] Pouvoir et Société aux Comores, Damir Ben Ali in Ya Mkobé, CNDRS (Centre national de documentation et de recherches scientifiques)

[30] Circulaire du mois de juin 1997 qui accordait l’intégration de certaines catégories de personnes dont leurs comportements sont conformes aux objectifs et aux valeurs de la République française.

 

 

 

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