Pourquoi devient-on psychanalyste ?

         L’analyste est sans pourquoi.  Cela n’empêche pas de poser la question en constance.  Tant qu’elle reste ouverte, il peut y avoir de l’analyse. 

         Quant à l’être de celui qui choisit, bien malgré soi, c’est à dire malgré son moi, de la supporter, l’analyse, ce pourquoi on le nomme analyste, c’est un fonctionnaire :  il est là pour que ça fonctionne, pour faciliter si possible sans trop d’encombre. 

         Pour que cela facilite la rencontre d’une sujet avec ce qui l’habite. 

         Pour ce faire, l’analyste ne succombe pas dans l’isolement comme un ermite dans le désert, loin des hommes et du monde.  Il a une vie sociale, il peut être marié, avoir des enfants qui lui en font voir des vertes et des pas mures, il a la télé, lit les journaux et navigue sur Internet.  Il se tient au courant de ce qui agite et anime le monde.  Il sort de son cabinet et intervient dans divers lieux, médias, mais aussi lieux professionnels.  Ce qu’il vise en se déplaçant, c’est un déplacement.  C’est pourquoi l’intervention de l’analyste paraît toujours déplacée. 

         Questionnant la place de chacun, l’analyste ouvre sur une énigme que chacun peut formuler ainsi : 

-      finalement qu’est-ce que je fous là ? 

En fait c’est un poète, au sens premier du terme, un fabriquant.  Ce qu’il fabrique :  - c’est du vide. 

         C’est dans la culture un empêcheur de tourner en rond, dans la machine mortifère sans savoir ce que se fait dans les possibilités du savoir.

Buts pour une analyse

       Quand nous déterrerons des cadavres pour découvrir un père par contre c'est éventuellement un géniteur que nous rencontrons, c'est à dire l'agent biologique de la reproduction.    Un père n'est pas matériel, c'est une fonction idéologique, fonction paternel même s'il en faut un ou une pour la porter cette fonction - car dans certains peuples ce peut être une femme qui fasse la fonction paternel ou encore en certains contextes une institution. 

         "Mater certissima; pater incertus."

         J’essaye de produire ici des enchaînement pour le lien social du déclin du (re)père et d'observer à partir de la praxis social, une dissection pour des (re)médiations possibles, car ce carrefour où je me trouve - éducation spécialisée, psychanalyse et travail social - est un réseau pour l’artisanat pour l’humanisation comparable à l’action du psychanalyste dans sa position clinique que s’ancre dans des valeurs éthiques et réalise un engagement politique sans cesse affirmé.

         C’est dans l’aller-retour entre la vie quotidienne et l’espace de la réflexion que se forge une telle position d’écoute éducative et clinique.  Pour cela l’accueil doit être chaleureux car nous devons – je crois – être réellement touchés par le sujet et l’importance du témoignage.  Et dans cette place de témoins de témoignage nous pouvons transcrire cette fièvre – la relation, la rencontre, le transfert.

         Nous sommes les témoins du témoignage de ces années terribles où nous sommes touchés d’une façon ou d’une autre pour le phénomène de la migration, du Sud pauvre vers le Nord riche, et si tel migration nous offre des renouvellement de nos points vus sur la vie, l’autre et la nature, ce même renouvellement importe la stigmatisation.  Dans un monde où est plus facile décomposer un atome que détruire un préjuger – Albert Einstein.

          Devant de ces contradictions et d’autres on a la nécessité de témoigner, pour ceux qui sont partis et pour ceux qui n’ont pas le pouvoir de s’exprimer – soit en français soit physiquement.  Et pour ceux qui sont restés aussi.

         C’est un récit politique, un acte de revendication, une prise de position de combat.      Nous avons un devoir de mémoire.  On ne peut pas oublier.  Si on est passé au travers, on a le devoir de transmettre.  Faire de la transmission comme lien en continu.  On s’éloigne du sujet, mais les disparités entre Nord et Sud n’ont jamais été aussi grandes et d’un cynisme aussi absolu.

         Même si l’effet soit comme une goutte dans une vague de malaise culturel crée pour le propre homme… car les vagues sont un sommatoire de gouttes.

         J’espère avec le présent récit faciliter l’assurance et la confiance sur ce type d’outil pour oser sans se sentir abandonné, sans laisser les lignes générales plus importantes oubliées, extirper des choses formidables des plusieurs contextes – administratifs, humains, linguistique, etc.

         Comme transmetteur – une des dimensions de l’éducation spécialisée – je sais que n’a pas de liberté total – comme synonyme du principe du plaisir – pour cela il faut ‘faire avec’ la communauté immédiate – les paires de profession, les partenaires, les populations concernées.

         Mais cette fonction paternel – entre la loi, la prise en charge, le témoin, le soin, présence et distance qui vise l’autonomie – semble une adoption qu’est prête à tout pour protéger le projet et ses participants contre l’intolérance en plein continente Europe en changement dans un monde de guerres localisées et permanentes. 

         Mais cette prise en charge ne donne pas le droit à un comportement de possession qui étouffe sous le poids d’un amour excessif pouvant virer à la haine, résultat d’une vraie violence psychologique nimbée d’amour…ingrédients d’un cocktail explosif que ne respecte pas les personnes que sont transformées en personnages improbables dont le destins vont faire que se croiser.  Comme témoin de ces croisements et rencontres, un grand déballage de secrets et autres blessures du passé qu’empêchent que milliers d’être humains ayant l’occasion du retourner à son pays d’origine ; devant et dedans ce contexte j’ai décidé qu’il était hors de question de laisser le récit à un autre…

         Ce récit est registre d’une rencontre avec de gens qui vivent leur vie comme chaque jour était comme une montée au ring pour être reconnu pour un corps de professionnels sur bordés de travaux sociaux parmi eux la tâche de transmettre de l’espoir pour éviter le ghettos, pour se servir d’un stylo au lieu d’une arme, de la drogue, de la solitude que tue…     En privilégiant l’émotion esthétique et la grâce sensorielle versus les manipulations, trahisons, empoisonnements, infanticides, la lutte pour le pouvoir entre deux armées de millions d’êtres au cœur d’une planète que donne des signes de faiblesse écologique.     

         Tel position en fait est question de changement social, révolution moléculaire, révolution sur les psychopathologies de la vie quotidienne…pour se faire :  il faut une critique du quotidien, une paranoïa critique comme avait dit Lacan.

         Le monde moderne comme produit de la marchandisation et du spectacle de choses et de gens…où l’être humain est réifié et réduit à l’état d’objet du commerce comme dans les sociétés actuelles avec sont adolescentrisme par exemple. 

         Et dans les relations du monde du travail il suffisait juste d’entretenir par un salaire minimum ou moins dans le cas du travail immigré clandestin, sur n’importe quel pays, la machine humaine pour qu’elle revienne le lendemain et continue à se taire et travailler.  Une logique que porte de excédents de résultats, avec la mise en scène d’un stock de plus-value, et des exclus de l’appareil de production. 

         D’autre part l’être humain était pris pour une dynamique de voyeurisme-exhibitionnisme.  Les médias chosefie l’être humain en lui réduisant à une machine de spectacle, une ‘mise en scène de la vie quotidienne’, et la vie devienne un reality-show.

         La sortie est le combat politique permanent, ce sont des choix contre choix, d’une politique de base pour un monde plus ouvert mais avec des repères vers la joie populaire qu’en France a comme consigne l’égalité, la liberté et la fraternité…

         Et si le quotidien, est réduit à une répétition industrielle, la vie devienne invivable et au lieu d’une source d’enrichissement, elle devient même le lieu de l’écrasement, du déchirement schizophrène et de la persécution de l’autre, cet autre comme l’étranger, le non blanc, le non diplômé, le non riche parmi d’autres exemples.

         En réfléchissant sur la nature du travail, comme source de joie et d’expression, comme mode de création et de médiation pour être ensemble.  Nous pourrons trouver un certain contraste avec des structures inadaptées et inadaptétives, comme une école reproductrice d’aliénation qu’exclue ou laisse la mort comme unique place possible, mort de la créativité, mort social ou encore la mort physique…

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