Ruptures et continuités
Dans la crise sociale grave qui atteint les sociétés occidentales, l‘écoute psychanalytique dans un cadre éducatif, peut être noyée dans l’ensemble vague du concept ‘travailleur social’.
En formalisant la pratique – une écoute
analytique dans l’éducation spécialisée - elle pourra être accepte et se
transformer aux niveaux juridique, comportementaux et professionnel.
Et l’écriture comme acte qu’apporte en
soi le potentiel de la lecture cherche un contexte pour que l’écrire s’abrite
d’une extériorité sécurisante, cette écriture est à réinventer sans cesse. ‘Ce qui ne veut pas dire que l’on ne puisse
rien en dire, bien au contraire, il faut faire émerger des mots pour baliser le
champ de la fonction éducative : la
relation, les médiations, le projet…’a dit Rouzel.
Écrire la pratique est se situer à
partir de quel choix de position l’on parle, un choix de modèle économique de
société et de relations humaines.
Chez le Service Migrants on apprendre,
lorsque l’on est à l’écoute éducative, à faire avec ce ‘dérangement’ permanent entre
le technicisme et le spontanéisme naïf …
Il faut envisager des stratégies –
positions dans les mouvements, selon Antonio Gramsci - par une voie moyenne,
diplomatique, si l’on veut que la relation éducative soit structurante pour les
personnes en difficulté qui nous sont confiées pour la société elle-même.
La relation éducative que peut être
comparée au concept d’insertion sociale, souvent parlée pour les assistants
sociaux, est le moyen d’agir dans les sens d’un changement des personnes en vue
d’une meilleure insertion pour elles dans la communauté des citoyens, dans
communauté humaine sans précarité ni inégalité.
Le projet est donc politique : l’écoute, la relation et l’orientation apportée
aux personnes en difficulté est un choix de société.
A la Croix Rouge Française Service
Migrants nous participons à la mise en œuvre de cette grande option sociale
posée dès la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Le projet est construit sur les faits –
problèmes et solutions, savoir faire, cultures professionnels basées sur la
dialectique des faits vis-à-vis les problèmes de migration - nous mobilise à produire
des diagnostics cohérents à partir d’observations cliniques très fines parfois
en grande vitesse, recueillies justement ‘dans le vif’ de la relation vis à vis
des usagers et médiatisées par des rapports verbaux ou écrit de nos réunions et
échanges informels.
Des expériences et analyses socialisées
parfois dans le journal ‘La Gazette’ – de la Croix Rouge Départemental de
Bouche du Rhône. Ces observations sont
confrontées dans les réunions de synthèse réalisées pour le Service Migrants.
La confrontation des idées et pratiques
dégagent des hypothèses d’action fiables et engage des projets articulés aux
projets des autres institutions partenaires (DASS, médicins sans frontières,
CADA, rtm, assedic, préfecture, etc).
Mais le débat d’idées est aussi personnalisé et adapté au plus près aux
désirs et à l’évolution des personnes prises en charge, car –pressionnés pour
les circonstances nous disons entre nous – ‘il faut voir cas par cas’ –
hiérarchiser les urgences.
Nous prenons position, dans ces situations
de travail, dans ces modes de lecture des réalités rencontrées - par exemple
partager un unique colis alimentaire entre deux familles, recevoir d’abord les
familles et les mère-seule pour après recevoir les célibataires - dans les
présupposés théoriques que président à ses contextes et dans le transfert comme
acte co-produit, où notre position dans la relation n’est pas neutre.
Notre personne, personnalité,
sentiments, goûts, opinions, passions, représentations de soi-même, des autres,
du monde sont pris en jeux, mais nous faisons à service d’une cause que nos est
extérieur et nous professionnalisons nos actes.
Même si la pratique nous mène à un
fading professionnels trop souvent muet, les gestes et les actes que nous maintenons
obéissent à un sens et une logique qui doivent devenir parlants pour tous, que
cherche une liberté de la relation vis-à-vis de la population exclue que nous
recevons.
Nous nous nourrissons, pour rendre
compte de la pratique, à partir d'une formation en miettes de savoirs, étrange
à ceux qui ne sont pas initiés dans l’armée de la lutte sociale, une armée pour
la vie car les pathologies sociales tuent sans pitié et en masse, voir le
déplacement des réfugiés de Darfour par exemple.
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